Le Kenya a déployé des troupes le long de sa frontière commune avec la Somalie, à la suite d’un déplacement massif de population, provoqué par les combats entre les forces gouvernementales soutenues par l’Ethiopie et les milices de l’Union des tribunaux islamiques (UTI), dans ce pays ravagé par la guerre.
La décision du Kenya fait suite à une réunion d’urgence de la sous- commission chargée de la sécurité nationale, convoquée lundi par le président Mwai Kibaki, pour discuter de l’évolution de la situation en Somalie.
Ce déploiement de troupes est intervenu au moment où les violents affrontements dans la ville somalienne de Kismayo, près de l’ancienne ville côtière kenyane de Lamu, pouvaient affecter le Kenya.
Les forces gouvernementales somaliennes, soutenues par les troupes éthiopiennes, ont attaqué Kismayo, où les combattants de l’UTI auraient cherché refuge après avoir fui la capitale Mogadiscio, qu’ils ont occupée pendant six mois.
Des combattants islamistes présumés arrêtés
Le président Kibaki avait précédemment annoncé la convocation d’une réunion de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) sur la Somalie. Par ailleurs, la Police kenyane a arrêté dix ressortissants somaliens au poste frontière de Liboi, dans la région nord du pays, ces derniers étant soupçonnés d’être des combattants de l’UTI fuyant Kismayo.
D’après la Police, certains suspects ont été trouvés en possession de passeports canadiens et de grosses sommes en devises, qui auraient pu servir à financer les combattants de l’UTI. Les suspects ont été transportés dans le centre provincial de Garissa, dans l’Est du Kenya, pour y être interrogés.
Les forces de sécurité kenyane sont en état d’alerte depuis que les troupes éthiopiennes sont entrées en Somalie pour aider celles du gouvernement de transition à déloger les combattants de l’UTI qui contrôlaient la plus grande partie de la Somalie.