L’interpellation du journaliste Pape Alé Niang par les éléments de la Sureté urbaine de Dakar continue de secouer le Sénégal. Alors invité du « 18H Politique », le Président Macky Sall avait pourtant donné des assurances aux journalistes.
Les éléments de la Sureté urbaine ont interpellé le journaliste Pape Alé Niang, patron de Dakar Matin, depuis dimanche. Le procureur lui reproche de « délégitimer et de fragiliser la cohésion et la discipline collective indispensables au bon fonctionnement et à l’efficacité de ces corps habillés de l’Etat ». Le procureur estime que ses propos « sapent le moral des troupes et désignent les forces de sécurité comme des cibles majeures ».
Pourtant, au cours d’une intervention, le 25 octobre 2015, sur iTELE, en France, le chef de l’Etat du Sénégal avait donné des garanties aux journalistes. Afrik.com revient sur les déclarations du chef de l’Etat. « Dans mon pays, il y a eu un débat qui a précédé mon arrivée à la tête du pays, où il y a eu un Code de la presse qui a été engagé. Le gouvernement l’avait transféré au Parlement. Les députés n’ont pas voulu le voter », avait indiqué Macky Sall.
« Travailler pour la dépénalisation des délits de presse »
« Je me suis engagé à travailler pour la dépénalisation des délits de presse. De toutes les façons, vous ne verrez jamais, pendant ma gouvernance au Sénégal, un journaliste mis en prison pour un délit de presse », avait ajouté Macky Sall. Le dirigeant avait toutefois précisé que « c’est normal, lorsqu’on intervient sur une matière qui touche à la sécurité nationale, on doit être interpellé. Ce n’est pas parce qu’on est journalistes qu’on est au-dessus des lois ».
L’avocat de Pape Alé Niang a indiqué que l’arrestation de son client a un lien avec l’affaire Sweet Beauté. Ce scandale dans lequel l’opposant sénégalais Ousmane Sonko fait l’objet d’accusation de viol sur une fille de 20 ans, Adji Sarr. Cette dernière travaillait dans ce salon de massage. L’affaire est entre les mains de la justice. Ce mercredi, Pape Alé Niang fera face au procureur. Reste à savoir si pendant la gouvernance de Macky Sall, un journaliste sera mis en prison pour un délit de presse.