Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a menacé d’arrêter de fournir des vivres aux réfugiés du Darfour si l’insécurité persiste dans cette région occidentale du Soudan en proie à la violence depuis février 2003.
« Tant que l’insécurité persiste, la communauté internationale ne peut pas fournir l’assistance dont des centaines de milliers de personnes ont désespérément besoin. Il incombe au gouvernement du Soudan de garantir la sécurité de tous ses citoyens », a déclaré le chef du HCR, Antonion Guiterres, cité dans un communiqué publié jeudi à Paris.
La menace du HCR intervient après une attaque perpétrée la veille contre un camp abritant des milliers de déplacés internes dans la région du Darfour.
Selon le HCR, 250 à 300 cavaliers arabes armés, à cheval ou à dos de chameau, ont attaqué mercredi après-midi le camp d’Aro Sharow, dans la partie nord du Darfour mercredi après-midi.
Les assaillants auraient mis le feu à environ 80 abris de
fortune, soit près d’un quart des habitations du camp, faisant 29 morts et 10 blessés graves.
Le camp abrite entre 4000 et 5000 déplacés soudanais dont la plupart se seraient enfuie pour se cacher dans les alentours.
Le HCR craint que l’escalade progressive et continue de
l’insécurité n’empêche la distribution de secours de première nécessité à des milliers de déplacés internes au Darfour et ne les incite à fuir de nouveau vers le Tchad voisin.
Le Darfour compte environ deux millions de déplacés dont 715.700 dans l’ouest de la région, 770.800 dans le sud et 480.000 autres dans le nord, indique le HCR.