L’agriculture du sud du continent sera » propre » ou ne sera pas. C’est en tout cas l’espoir du projet d’élimination des pesticides toxiques que concoctent l’Afrique du Sud, la Namibie, le Swaziland, le Zimbabwe et le Botswana. De l’inventaire au grand débarras, retour sur les étapes de ce grand ménage écologique.
Aldrin, Chlordane, DDT, heptachlor… On compte environ une douzaine de pesticides dits » obsolètes » encore en usage dans le sud de l’Afrique. Ces produits, efficaces mais hautement toxiques comparés aux pesticides modernes, sont heureusement sur le point de prendre le chemin de la déchetterie. Les ministères de l’Agriculture sud-africain, namibien, botswanais, zimbabwéen et swazi ont décidé, mercredi dernier, de s’associer pour faire le tri entre les bonnes et les mauvaises potions qu’utilisent les fermiers pour se débarrasser des rongeurs et autres animaux nuisibles.
Qui utilise quoi ?
Selon les responsables, le projet devrait prendre effet début 2003 et nécessiterait au moins dix-huit mois avant d’arriver à terme. La première étape – sans doute la plus complexe du processus – consistera à faire l’inventaire des produits utilisés par les fermiers. En Namibie par exemple, un grand questionnaire sera envoyé à 5 000 agriculteurs pour déterminer la quantité et la nature des pesticides utilisés.
On estime à 2 000 tonnes la quantité de produits toxiques ou obsolètes dans la sous région. Mikael Boldt, directeur technique, insiste sur l’importance de la dimension pédagogique : » Pour assurer la stabilité du projet, des programmes de formation seront lancés. Ils permettront de faire comprendre les différents usages des produits modernes et de mettre en place une culture du pesticide. » Les anti-parasitaires trop anciens seront ensuite récoltés, emballés hermétiquement et jetés à la mer.
Détail curieux, à l’initiative de ce grand ménage, on trouve le gouvernement danois. Celui-ci s’est engagé à subventionner le projet à hauteur de 700 000 euros. Une somme généreuse pour ce projet écologique de grande envergure.