Pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football 2002, le Mali a mis les petits plats dans les grands. La préparation de l’événement aura nécessité l’installation de nouvelles infrastructures sportives, aéroportuaires et de télécommunication. Un chantier de 122 milliards de F CFA.
Toute l’Afrique aura, samedi, les yeux braqués sur le Bamako, pour le début du plus grand événement sportif du continent : la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN 19 janvier-10 février 2002). Choisi pour accueillir cette XXIIIème édition du genre, le Mali se retrouve, pour trois semaines, sous les feux de la rampe. Une occasion de redorer le blason national que le pays n’entendait pas laissé passer. 122 milliards de FCFA (185 millions d’euros) d’investissements en infrastructures diverses auront été nécessaires pour l’organisation de la grand messe du ballon rond.
Quand le Mali décroche en février 1998, devant l’Algérie et l’Egypte, l’organisation de la CAN 2002 : tout reste à faire. Pour le pays, l’un des plus pauvres du monde, le chantier est immense. Car pour répondre aux exigences de la Confédération africaine de football (CAF), l’existant est nul ou presque. Mais le chef de l’Etat, Alpha Oumar Konaré, est confiant. Prenant la pleine mesure de la tâche à accomplir et de ses implications, il y voit là » un projet de développement » national propre à propulser en avant le pays.
Cinq stades et dix terrains d’entraînement
» Pour la bonne tenue du tournoi, nous avons entièrement construit quatre stades (Sikasso, Mopti, Kayes et Segou ndlr) pour un prix unitaire de 3 milliards de F CFA (4,5 millions d’Euros). Ils ont tous été construits à partir des même plans et offrent chacun une capacité de 15 à 20 000 places », confie-t-on à la Commission infrastructures, l’une des neufs commissions du comité d’organisation, le Cocan 2002. Le clou des arènes sportives, le Stade du 26-mars à Bamako (50 000 places) a quant à lui été financé conjointement par l’Etat et la République populaire de Chine pour un coût total de 16,5 milliards de F CFA (25 millions d’Euros).
Si l’Etat lui-même supporte le coût des quatre grands stades nationaux, les villes hôtes ont également été appelées à mettre la main au portefeuille. La construction de dix terrains d’entraînement, à raison de deux par localité et pour un coût moyen de 80 millions de F CFA ( 122 000 euros) chacun, est resté à l’entière charge des seules municipalités.
Deux aéroports flambant neufs
La CAN se déroulant sur plusieurs sites régionaux, la situation nécessitait la construction de deux nouveaux aéroports. Ils élisent domicile à Kayes et à Sikasso et viennent épauler le potentiel les aéroports de Mopti (rénové pour l’occasion) et de Bamako pour assurer les déplacements des joueurs et des encadrants. Coût total du programme : 18 milliards de F CFA (27,45 millions d’Euros).
Autre tenant des priorités en matière d’infrastructure d’accueil, l’hébergement, est confié au secteur privé. Un village CAN est construit sur les quatre grands sites et trois à Bamako. Chaque ville s’équipe également d’un commissariat de police, d’une caserne de pompier et d’un petit hôpital.
Les télécoms font peau neuve
Car ils font l’événement en s’en faisant les témoins et l’écho, les médias n’ont pas été oublié dans le canevas des travaux. La Société des télécommunications du Mali (Sotelma), forte d’un investissement en fonds propres de 600 millions de F CFA (91 500 euros), a dopé ses installations. Elle dote le pays de l’Internet à haut débit ou du téléphonie via le Web. Le réseau GSM uniquement opérationnel dans la capitale est désormais étendu aux autres grandes villes.
Inscrits au budget du gouvernement jusqu’en 2005, tous les investissements consentis dans le cadre de la CAN sont loin de l’avoir été en pure perte. Une fois les débats sportifs clos, c’est le pays qui pourra alors bénéficier de tout ce qui a été mis en place. Les progrès de l’ensemble des moyens de communication à travers le pays contribuera sans nul doute à désenclaver certaines régions et participera à un nouveau dynamisme économique.