Dans une cascade d’anticipations et de faux départs, l’annonce du gouvernement Suminwa s’est finalement matérialisée dans les premières heures du mercredi 29 mai, après une attente tendue et prolongée. Tina Salama, la porte-parole du Président de la République, avait préalablement annoncé cette sortie pour le week-end dernier, alors que la situation dans l’Est du pays reste insurrectionnelle.
Mardi 28 mai vers 23 heures, les visages familiers de l’écran se sont affichés, le présentateur aux côtés d’Éric Nyindu, directeur de la cellule de communication présidentielle. L’excitation était palpable alors qu’ils confirmaient l’imminence de l’annonce du nouveau Gouvernement de RDC, allant jusqu’à montrer le pupitre où la porte-parole devait lire l’ordonnance annonçant les ministres. Dans le même temps, la situation à l’Est du pays continue de se dégrader.
Cependant, cette attente a été émaillée de suspense lorsque Éric Nyindu a été remplacé par son adjoint, Giscard Kusema, qui a partagé les coulisses des négociations pour la composition du gouvernement. Les orientations du président Tshisekedi quant à la taille réduite de l’exécutif national et à la représentativité des femmes et des jeunes ont été mises en avant, laissant présager un gouvernement novateur et inclusif. Mais alors que la situation à l’Est du pays est particulièrement tendue, Erik Nyindu, a expliqué qu’il fallait du temps pour que les différents partis de la coalition au pouvoir trouvent un compromis : « Mieux vaut cela qu’un pays en proie à des conflits », a-t-il déclaré sur RTNC. Une façon de passer rapidement sur l’étrange tentative de coup d’État qui ne date que de 10 jours.
Une trop longue attente pour quel résultat ?
Pendant ce temps, des milliers de Congolais attendaient avec espoir, espérant que ce nouveau gouvernement apporterait un soulagement à leurs vies souvent difficiles. Malheureusement, l’excitation a été interrompue brusquement lorsque le direct s’est soudainement arrêté. L’animateur a « rendu l’antenne », laissant place à des « chants patriotiques » qui ont duré plus de 45 minutes sur la chaîne nationale. Un silence pesant s’est abattu, alimentant l’impatience et l’anticipation de l’annonce tant attendue.
Pendant ce temps, le message en bas de l’écran a changé plusieurs fois, passant de promesses d’annonce imminente à une attente prolongée. Finalement, à 1h46, Tina Salama est réapparue à l’écran, dévoilant enfin les noms des membres du gouvernement, mettant fin à des heures d’attente angoissante. Ce moment marquait enfin la formation officielle du gouvernement Suminwa, près de deux mois après la nomination de la Première ministre, Judith Suminwa.
Cette attente prolongée et les faux départs ont peut-être ajouté à l’excitation, mais elles ont également souligné l’importance de la transparence et de l’efficacité dans la communication gouvernementale. Et montré la fébrilité d’une présidence à la recherche permanente d’alliance pour tenter de résister à la pression venant de l’Est. Voir ici la liste complète des 57 membres du nouveau gouvernement.