Dans un long discours prononcé à l’occasion de la fête nationale du Niger, le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, a dressé un bilan de son année au pouvoir et a renouvelé ses accusations contre la France.
Ce samedi, s’adressant à la télévision nationale, le général Tiani a mis en avant la notion de souveraineté retrouvée et a souligné le soutien indéfectible qu’il apporte aux forces armées. Il a également justifié le coup d’État en évoquant la lutte contre le terrorisme. Cependanr, ne grande partie de son discours a été consacrée à dénoncer les agissements de la France.
Graves accusations de Tiani contre la France
Le général Tiani accuse Paris de vouloir déstabiliser le Niger en finançant et en entraînant des groupes terroristes comme Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Il a cité des exemples précis, tels que des livraisons d’armes au Bénin, sans toutefois apporter de preuves concrètes. Les relations entre le Niger et le Bénin sont également au cœur des préoccupations du général Tiani.
Le gradé a évoqué les tensions avec son voisin, accusant des agents des services secrets français d’œuvrer pour déstabiliser son pays. Toutefois, il s’est dit satisfait de la médiation en cours pour renouer le dialogue. Le général Tiani a réaffirmé sa volonté de renforcer les liens avec le Mali et le Burkina Faso, deux autres pays ayant connu des coups d’État.
Alliance avec le Mali et le Burkina
Il a évoqué la création d’une confédération entre les trois États, qu’il considère comme une étape vers une fédération future. En revanche, le général Tiani n’a pas évoqué la décision de justice ordonnant la libération de quatre anciens ministres du régime déchu. Cette omission est d’autant plus surprenante que la fête nationale est traditionnellement une occasion de faire preuve de clémence.
Les déclarations du général Tiani ne manqueront pas de susciter des réactions contrastées. Si elles renforcent le sentiment nationaliste chez une partie de la population, elles risquent également d’isoler davantage le Niger sur la scène internationale. Le Niger est confronté à de nombreux défis : la crise sécuritaire, la crise économique et la crise humanitaire..
Avenir incertain du Niger
L’avenir du Niger reste incertain. Les sanctions de la CEDEAO pèsent lourdement sur l’économie du pays et la situation sécuritaire demeure fragile. Le général Tiani parviendra-t-il à stabiliser le pays et à rétablir la confiance de la communauté internationale ? Là est la question. En outre, les évolutions au Niger ont des répercussions sur l’ensemble de la région du Sahel. La création d’une alliance entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso pourrait modifier l’équilibre des forces dans la zone.
Au Niger, la question de la démocratie se pose avec acuité. Le coup d’État a mis fin à un processus de transition démocratique fragile. Le retour à un ordre constitutionnel reste un enjeu pour l’avenir du pays.