Arrêté en début de semaine par les autorités angolaises, le général Augustin Bizimungu, le plus recherché des responsables du génocide rwandais, a été transféré en Tanzanie et remis entre les mains du Tribunal pénal international pour le Rwanda. Il devra répondre de dix chefs d’accusation dont celui de crime contre l’humanité.
Arrêté en début de semaine en Angola, le général Augustin Bizimungu, l’un des principaux suspects responsables du génocide rwandais, a été extradé vers la Tanzanie. Il devra répondre devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), à Arusha, de dix chefs d’accusation dont : génocide, conspiration de génocide, crime de guerre et crime contre l’humanité.
Découvert avec des anciens combattants de l’Unita (Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola) dans un camps de démobilisation, Augustin Bizimungu, a été appréhendé par les autorités angolaises. Il figurait en tête des huit personnes recherchées pour leur implication dans le génocide qui a fait plus de 800 000 morts au Rwanda, entre avril et juillet 1994, au sein de l’ethnie tutsi et parmi les Hutus modérés. L’ancien général est considéré, avec le colonel Théoneste Bagosora – appréhendé au Cameroun en 1996 et dont le procès.
devrait débuter en septembre prochain -, comme le plus haut responsable du drame rwandais.
Jugeons-le au Rwanda
» En tant que chef d’état-major des forces armées rwandaises de l’époque, il avait également de l’autorité sur les miliciens Interahamwe (extrémistes hutus, ndlr) qui travaillaient étroitement avec l’armée pour l’exécution du génocide « , explique le ministre rwandais des Affaires étrangères, André Bumaya. Si le chef de la diplomatie se félicite de l’arrestation d’Augustin Bizimungu – qu’il qualifie de » pas positif dont le pays est heureux » -, il se garde en revanche d’un trop grand triomphalisme en ajoutant » qu’il y a d’autres personnes qui se cachent dans des pays voisins « .
Pour satisfaites qu’elles soient, les autorités rwandaises souhaitaient toutefois que l’ancien général fut extradé et jugé au Rwanda plutôt qu’en Tanzanie. La peine de mort étant toujours en vigueur dans le pays, elles avaient assuré que les personnes jugées par le TPIR ne seraient pas condamnées à une telle sentence. Le procès, à valeur d’exemple, aura finalement lieu hors des frontières du territoire.
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