Le gaming en Afrique : Une révolution silencieuse


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En 2024, le marché africain du jeu vidéo continue de croître de manière exponentielle. Il y a deux ans, déjà 200 millions d’Africains jouaient sur leur téléphone portable. Ceci générait 862,8 millions de dollars de revenus, dont 778,6 millions via les jeux sur smartphone.

Les experts prophétisent que 2024 sera l’année où l’industrie du gaming en Afrique subsaharienne dépassera pour la première fois la barre du milliard de dollars de revenus.

Petits acteurs, grands enjeux

L’explosion de l’industrie vidéoludique en Afrique est principalement due à l’initiative de petits acteurs ambitieux. Par exemple, des studios comme Celestial Games en Afrique du Sud, Kuluya au Nigeria et Kiro’o Games au Cameroun racontent des histoires africaines et abordent des problématiques locales. Ces studios se démarquent des grandes productions occidentales en créant des jeux comme Da’karapid de Kayfo Games ou Kidnapped de Maliyo Games, qui reflètent les réalités africaines.

Malgré le dynamisme du secteur, des défis subsistent. En effet, les délestages et l’accès limité à une connexion Internet haut débit freinent encore le développement de l’industrie. Selon un sondage réalisé par Game Hub Sénégal, 82 % des développeurs africains estiment que l’électrification est primordiale pour le développement de l’industrie. Par ailleurs, l’amélioration de la connectivité, notamment via le déploiement de la 5G, est essentielle pour soutenir cette croissance.

Collaboration internationale et financement : Les clés du succès

Pour s’imposer sur la scène mondiale, le gaming africain doit s’appuyer sur une collaboration fructueuse avec les acteurs internationaux. À ce sujet, Mickaël Newton d’Ubisoft souligne l’importance de partager les compétences et les savoir-faire entre l’Afrique et l’Europe. Ce modèle gagnant-gagnant pourrait permettre l’émergence de blockbusters issus du continent, tout en respectant les spécificités culturelles locales.

Attirer des investisseurs est également essentiel pour soutenir l’essor de l’industrie vidéoludique africaine. À cet égard, Wilson Nyah, conseiller en investissements, insiste sur l’importance de la communication pour sensibiliser les investisseurs aux opportunités offertes par le continent. Montrer la qualité des jeux produits en Afrique et rencontrer les investisseurs potentiels en Europe et aux États-Unis permettra de débloquer de nouveaux financements.

Smartphones et concurrence : Un double défi pour le gaming africain

L’augmentation du nombre de smartphones et le déploiement de la 5G ont joué un rôle clé dans l’essor du gaming en Afrique. En 2022, les jeux représentaient 36 % des 500 applications les plus téléchargées sur le continent. De plus, la majorité des utilisateurs africains jouent sur des appareils Android, ce qui facilite l’accès aux jeux mobiles.

Cependant, malgré ces progrès, les développeurs africains peinent encore à se faire une place face aux acteurs chinois et européens. La Chine domine le marché africain avec près de 40 % des titres présents dans le top 100 des jeux les plus joués. Ainsi, les créateurs africains, bien qu’inventifs, doivent encore surmonter de nombreux obstacles pour rivaliser à l’échelle mondiale.

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