Le ministère de l’Economie et de l’Emploi, en partenariat avec l’UNICEF organise depuis mardi au Cap Estérias, à une trentaine de kilomètres de Libreville, un séminaire dont le thème porte sur les droits des enfants et les techniques de prévention et de lutte contre la traite transfrontalière des enfants au Gabon.
« Les droits des enfants et les techniques de prévention et de lutte contre la traite des enfants au Gabon ». Tel est le thème du séminaire organisé depuis mardi dans la commune du Cap Estérias par le ministère de l’Economie et de l’Emploi, en partenariat avec l’UNICEF. Ces assises sont organisées à l’attention des officiers de police judiciaire (OPJ) travaillant dans les zones frontalières.
« Le séminaire vise à former les OPJ travaillant dans les brigades frontalières de l’Estuaire, sur des questions de droits des enfants et les techniques de prévention et de lutte contre la traite transfrontalière des enfants. Nous voulons endiguer complètement ce phénomène dans notre pays. Ces assises permettront aux OPJ d’avoir désormais tous les outils nécessaires pour faire face à toutes les situations liées au trafic et à l’exploitation des enfants », a expliqué madame Yolande Moubelou, présidente du comité de suivi de la lutte contre la traite des enfants au Gabon.
Le Gabon est un pays à revenu intermédiaire et très sollicité par les immigrants, notamment ceux de l’Afrique de l’ouest, qui débarquent régulièrement sur le territoire national accompagnés de jeunes enfants qu’ils placent dans des familles comme nounous ou qu’ils utilisent entre autres, comme vendeur à la sauvette ou aide-mécanicien dans les garages, notamment à Libreville et dans les capitales provinciales. D’autres enfants venus de l’Afrique de l’ouest sont tenus en servitude et déambulent dans les rues, aux côtés de leurs gourous aveugles et mendiants, alors que leur place se trouve à l’école. Ces pratiques sont toutes interdites au Gabon, mais le phénomène persiste. Un rapport d’un organisme onusien, rappelle-t-on, a attribué une mauvaise note en septembre 2012 au pays, en raison de la persistance des pratiques sus mentionnées.
Madame Yolande Moubelou a laissé entendre qu’une douzaine d’enfants provenant du Benin, du Togo, du Niger et du Mali, enlevés par les autorités compétentes des mains de leurs exploitants et placés dans un centre d’ accueil de Libreville seront bientôt rapatriés dans leurs pays d’origine.
« La traite des enfants est un crime transfrontalier. Toutes les parties prenantes devant participer à la lutte contre ce crime doivent être outillés d’instruments juridiques supranationaux et maîtriser le cadre normatif national. Aujourd’hui, ce n’est pas encore le cas. Il nous faut des spécialistes sur la question et vulgariser les textes de loi. Comment peut-on lutter contre un crime qu’on ne peut pas identifier? », s’est demandé Alain Georges Moukoko, procureur de Tchibanga.
Ce séminaire de formation prend fin ce jeudi. Les thèmes retenus pour les ateliers sont en rapport avec des sujets tels que « L’introduction à la protection de l’enfant dans le monde », « Le texte de base de la protection », « Le mécanisme central de la lutte » et « Les techniques d’enquête « .