L’association JBAG (Juste Bouger Artistiquement au Gabon) organise du 6 au 8 mars, à Libreville, un festival international de danse contemporaine avec le soutien du centre culturel français. Ce festival rassemble les compagnies du Burkina, du Sénégal, du Congo, de la RDC, du Cameroun et de la France. Au programme : trois spectacles, des ateliers de danses et d’administration, des projections de vidéos et des débats.
Notre correspondant à Libreville
Pour Sandrin Lekongui, président de l’association JBAG (Juste Bouger Artistiquement au Gabon), ce troisième Festival international de danse Akini A Loubou veut rassembler « les danseurs gabonais autour de leurs collègues d’Afrique et d’Europe afin de faire de Libreville une plate forme d’échange d’expériences et de création artistique ». Et c’est, pour lui, le premier motif de satisfaction que d’avoir réussi à créer cette synergie chorégraphique dans la capitale gabonaise.
Au cours de ce festival, selon les organisateurs, un accent particulier sera mis sur le hip hop parce que « la pratique de cette danse requiert beaucoup d’énergie et de connaissances. Les danseurs de hip hop sont nombreux au Gabon et nous souhaitons les conscientiser afin qu’ils se lancent dans l’écriture chorégraphique. C’est un domaine qui amène le danseur- interprète ou le chorégraphe à pouvoir mettre sur scène une histoire qu’il partage avec le public ».
Généreux, les organisateurs de ce festival ont décidé de donner une chance aux jeunes talents à travers l’organisation des ateliers de formation et la mise en place d’une structure permanente d’encadrement chorégraphique à Libreville.
Vivre de son art, un rêve réalisable
A la question de savoir si le danseur peut vivre de son art, Sandrin Lekongui a donné une réponse précise : « La danse peut bien faire vivre son homme. J’en suis l’illustration parfaite. Dans la vie, il faut savoir parfois rêver et il ya des rêves qui deviennent un jour des réalités. J’ai été ambitieux et j’ai profité d’un encadrement adéquat et je veux transmettre ce rêve et cette ambition aux jeunes talents. »
Mais les choses ne sont pas toujours faciles. Il y a souvent des sacrifices à faire. « J’ai été obligée par la force des choses d’abandonner mes études. Ce n’est pas toujours le meilleur choix mais, c’était mon chemin. Ce choix fut un scandale pour mes parents. Les débuts ont été très difficiles mais, aujourd’hui, j’ai oublié tout cela. Je vis de mon art. Je donne des cours de danse dans plusieurs écoles primaires de mon pays et je compte un jour ouvrir une école de danse » nous a confié Félicité Manga, danseuse-interprète camerounaise que nous avons rencontrée dans les couloirs du centre culturel français où se déroule ce festival.
« Nous exhortons les pouvoirs publics à prendre ce que nous faisons au sérieux et à nous apporter une aide substantielle. Nous contribuons au développement de notre économie et à la promotion de l’art gabonais. La création d’une école de danse au Gabon serait une très bonne chose pour les jeunes qui veulent choisir la danse comme métier principal », a dit le président de l’association JBAG.
Ce troisième festival Akini de danse contemporaine ne traduit pas la volonté des organisateurs à rompre avec les danses traditionnelles africaines mais au contraire il faudra « Intégrer les éléments de notre culture dans la danse contemporaine ».
Consulter:
Le site internet du Festival Akini A Loubou