Les dirigeants du groupe des huit pays industrialisés (G8) ont annoncé, vendredi, une promesse de 60 milliards de dollars pour lutter contre le SIDA et d’autres maladies mortelles en Afrique, selon un document rendu public à la fin du sommet du du G8 à Heiligendamm, en Allemagne.
Cette promesse est une version légèrement retouchée de celles faites précédemment par ces mêmes leaders lors de leur sommet de 2005, quand ils avaient promis une augmentation importante de l’aide à l’Afrique, à Gleneagles, en Ecosse.
A part ces expressions habituelles de bonne volonté, aucun chèque n’a été remis au continent à l’issue de cette réunion de deux jours dans la ville touristique allemande.
La déclaration, qui n’a pas véritablement varié de celles du sommet de 2005, a immédiatement suscité des réactions de colère de la part de plusieurs organisations, dont Global AIDS Alliance, qui a estimé qu’un projet pour mettre fin à la progression du SIDA faisait toujours défaut.
« Un projet pour faire véritablement reculer le SIDA, la tuberculose et le paludisme fait toujours défaut, même si nous n’arrêtons pas de le réclamer à ces dirigeants », indique Global AIDS Alliance dans un communiqué.
Par ailleurs, le chanteur Bono de l’organisation Debt, AIDS, Trade Africa a déclaré: « le document sur les conclusions de ce sommet n’est lisible dans aucune langue, il est appelé communiqué mais il semble avoir été délibérément conçu pour ne pas communiquer les faits réels ».
The Global call to action Against Poverty dit dans sa réaction: « nous mettons au défi les dirigeants du G8 de nous regarder dans les yeux et de nous dire s’ils auraient agi avec le même manque d’empressement si les 6.000 personnes qui meurent quotidiennement du SIDA en Afrique et les enfants qui meurent inutilement toutes les trois secondes vivaient dans leurs pays ».
« L’annonce de 60 milliards de dollars pour lutter contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose n’est pas l’augmentation promise à Gleneagles, il n’y a pas de calendrier pour le déblocage des fonds et on constate une absence délibérée de détails », souligne l’organisation.
Le président du Nigeria, Umaru Yar’Adua, a assisté à ce sommet pour la première fois, aux côtés des présidents du Ghana, du Sénégal, de l’Algérie et de l’Ethiopie.
Ces pays constituent, avec l’Egypte, qui n’étaient pas représentée, « l’Africa outreach group » au sommet du G8.
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