Les révolutions en Egypte et en Tunisie et les nouveaux présidents de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Niger auront les honneurs du G8 qui s’ouvre ce jeudi. De nouveaux prêts devraient être accordés à la Tunisie et à l’Egypte par la Banque mondiale alors que les pays du G8 restent incapables d’honorer leurs promesses en matière d’aide publique au développement en Afrique.
La Côte d’Ivoire, l’Egypte, la Guinée, le Niger et la Tunisie sont les pays invités au sommet du G8 qui se tient les 26 et 27 mai prochains à Deauville, en France. Ce raz-de-marée politique africain à l’occasion d’une rencontre, où l’Afrique est souvent absente, s’explique par les bouleversements politiques qu’ont connus certains pays de la région, la plupart issus de la zone d’influence de la France qui assure la présidence du G8 et du G20. Une session de travail avec les Premiers ministres égyptiens et tunisiens est prévue ce vendredi. « La présidence française du G8 soutient ces transitions démocratiques et lancera un partenariat renforcé et de long terme, avec les pays de la région engagés en soutien aux sociétés civiles et aux réformes économiques et sociales, notamment en direction de la jeunesse », explique un document officiel.
Cette rencontre à laquelle participeront les institutions de Bretton Woods sera l’occasion d’annoncer leur contribution au développement de ces pays d’Afrique du Nord. La Tunisie pourrait ainsi bénéficier, selon un communiqué de la Banque mondiale publié ce mardi d’« un milliard de dollars » sous la forme de soutien budgétaire et d’appui aux projets d’investissement. Cela en plus des 500 millions déjà mis à disposition dans le cadre d’une initiative multilatérale impliquant notamment la Banque africaine de développement (BAD). Quant à l’Egypte, la BM devrait lui consacrer 4,5 milliards de dollars dont un milliard pour soutenir le budget de cette année. Cet appui budgétaire sera lié « à l’amélioration de la gouvernance et à la recherche d’une plus grande ouverture », précise le communiqué. De même, « une aide supplémentaire d’un milliard de dollars sera disponible l’an prochain en cas de progrès ». Le reste de l’enveloppe sera réparti en « prêts à l’investissement en faveur de projets précis, de garanties et de financements pour les entreprises et la couverture des risques politiques ».
Aide publique : le G8 n’a pas encore tenu ses promesses
Quant aux discussions avec les autres pays africains, la Côte d’Ivoire, le Niger et la Guinée, dont les chefs de l’Etat sont « nouvellement élus » sont conviés « à participer au dialogue élargi sur l’Afrique ». Sa place dans la gouvernance mondiale, la gestion des crises régionales et la question de la sécurité au Sahel et au Soudan devraient être quelques uns des sujets abordés avec les chefs d’Etat africains, parmi lesquels le président sénégalais Abdoulaye Wade qui est un fidèle des sommets du G8. En outre, les responsables africains seront invités par la présidence française à se soumettre à un exercice initié par le Canada l’année dernière. « L’effort de transparence » des pays du G8, notamment en ce qui concerne les engagements pris en matière de santé et la sécurité alimentaire, devrait être ainsi « élargi » aux Etats africains.
Pour ce qui est de l’Aide publique au développement (APD), si les pays du G8 se réjouissent de représenter « près de 70% du total de l’APD mondiale » et d’en consacrer 36% au continent africain, les pays riches restent en deçà des promesses du sommet de Gleneagles. « Sur les 25 milliards de dollars supplémentaires promis par le G8 en 2005, le continent le plus pauvre du monde n’en a reçu que onze », soulignait en avril dernier l’Organisation internationale pour la coopération et le développement économique (OCDE).