Le G20 face à la crise mondiale


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Les dirigeants des vingt principales économies du monde vont tenter de trouver, jeudi, à Londres, des mesures concrètes pour juguler la crise internationale. A quelques heures de cette rencontre qualifiée d’historique, des désaccords persistent entre Américains et Européens. L’Afrique, qui sera durement frappée par la crise, a été invitée à ce sommet.

C’est dans un contexte très difficile, marqué par de sombres perspectives pour l’économie mondiale, que les chefs d’Etat et de gouvernements des pays les plus riches du monde (ceux qui détiennent 90% du produit mondial brut) se réunissent, jeudi, à Londres pour trouver ensemble les moyens de relancer l’économie mondiale plombée la crise. Les dernières prévisions de la Banque mondiale, publiées ce mardi, prévoient une baisse de 1,7% du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2009. C’est la première fois que ce taux affiche un recul depuis la Seconde guerre mondiale. Les économistes de cette institution expliquent la récession mondiale par une chute de 2,9% de l’activité dans les pays les plus riches. Pour l’année prochaine, les pronostics sont incertains. Dans le meilleur des cas, la Banque mondiale s’attend à une reprise de l’économie mondiale avec une croissance de 2,3% mais la production restera faible.

Sarkozy menace de « claquer la porte »

Le sommet qui se tient ce jeudi à Londres, s’annonce donc décisif pour sauver l’économie mondiale. Ce mercredi soir, lors d’un dîner autour du Premier ministre britannique, Gordon Brown, les dirigeants du G20 [[L’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis d’Amérique, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni, la Russie (membres du G8) et les grandes économies émergentes, comme l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Turquie et l’Union européenne.]] se mettront déjà au travail. Mais à quelques heures de ce rendez-vous, plusieurs questions faisaient encore l’objet de dissensions entre les Européens (notamment la France et l’Allemagne) et les Américains. Le président français Nicolas Sarkozy a même menacé de « claquer la porte » si des mesures concrètes n’étaient prises. « Les projets de déclarations actuellement sur la table ne conviennent ni à la France ni à l’Allemagne ». « Je ne m’associerai pas à de faux compromis », a-t-il averti ce mercredi matin sur les ondes d’Europe 1.

Les principaux points de désaccords portent notamment sur la régulation financière: le changement des normes comptables internationales ou la création d’un organisme pour superviser les banques, la régulation des fonds spéculatifs, le contrôle des agences de notation et la publication d’une liste noire des paradis fiscaux. et des sanctions à leur appliquer. Sur ce dernier point « les Américains refusent de raisonner en terme de listes », rapporte Le Figaro qui précisent que « Londres et Washington ne voient pas de lien direct entre les paradis fiscaux et la crise actuelle ».

Barack Obama : « les divergences ont été exagérées »

Par ailleurs, les Etats-Unis et l’Europe ne partagent pas la même vision sur les mesures de la relance économique. Alors que les Américains sont favorables à des efforts budgétaires supplémentaires pour soutenir l’activité, les Européens, notamment la France et l’Allemagne, estiment avoir suffisamment mis la main à la poche. Ces derniers, qui craignent un gonflement de leurs déficits budgétaires, attendent les effets des centaines de milliards d’euros déjà déboursés pour soutenir les banques.

« Les divergences entre les différentes parties ont été très exagérées », a commenté ce mercredi matin le président américain, Barack Obama. A l’instar de son homologue français, il a ajouté que ce sommet ne pouvait pas se permettre de prendre des « demi-mesures ». « Nous avons la responsabilité de nous concentrer sur les points communs et non (sur) des divergences épisodiques » a-t-il indiqué, en prévenant : « nous n’allons pas nous entendre sur tous les points ».

«Une position commune pour l’Afrique»

Les Etats-Unis et le Vieux continent sont, cependant, d’accord sur la nécessité de renforcer les moyens du Fonds monétaires international (FMI) pour permettre à ce dernier de soutenir les pays les plus vulnérables. Un doublement des ressources de l’institution financière devrait être approuvé.

En marge de ces tractations, l’Union africaine (UA), invitée à ce sommet de Londres, a annoncé qu’elle présentera, jeudi, «une position commune africaine». Celle-ci serait « assortie de recommandations concrètes dans la perspective d’une réponse internationale concertée, coordonnée et surtout solidaire et durable, témoigne de la ferme volonté de l’Afrique de peser désormais collectivement dans toutes les délibérations internationales en parlant d’une seule voix », a indiqué l’UA dans un communiqué.

Outre l’UA, dont la délégation est conduite par le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi et le président de la commission de l’UA, Jean Ping, Gordon Brown, a également invité les représentants du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Anase). Ces deux organisations sont respectivement représentées par l’Ethiopie et la Thaïlande. « Obtenir une représentation des pays les plus pauvres du monde, permettra d’assurer que leurs intérêts ne seront pas oubliés et que leurs voix seront entendues », avait déclaré le Premier ministre britannique en février.

Pour 2009, le Fonds monétaire international (FMI), prévoit un taux de croissance d’environ 3% contre 6% en 2008. L’UA, quant à elle, table sur une perte de plus de 50 milliards de dollars sur les revenus à l’exportation sur la période 2008-2009.

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