Le football féminin africain en pleine ascension sur la scène mondiale


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L'internationale Tanzanienne Malaika Meena
L'internationale Tanzanienne Malaika Meena

De la 28ème place du Nigeria aux débuts prometteurs de Djibouti, le football féminin africain connaît une transformation sans précédent, avec 7 nations du continent désormais dans le top 100 mondial.

Le football féminin africain continue de gravir les échelons sur la scène internationale, comme en témoigne la dernière mise à jour du Classement Mondial Féminin FIFA/Coca-Cola. Alors que les grandes nations européennes et américaines restent aux avant-postes, plusieurs équipes africaines connaissent une ascension fulgurante.

Une présence africaine renforcée dans le classement mondial

L’un des faits marquants de cette nouvelle publication est l’intégration historique de Djibouti (195e place) au classement mondial. C’est la première fois que l’équipe féminine du pays fait son apparition dans la hiérarchie internationale.

Deux autres nations africaines se distinguent particulièrement : la Tanzanie et le Kenya, qui enregistrent la plus forte progression en termes de places dans ce classement, avec une avancée de sept rangs chacun. Le Burkina Faso (+5) et le Bénin (+5) confirment également la bonne dynamique du football féminin sur le continent.

En 2015, seules trois nations africaines figuraient dans le top 100 mondial. Aujourd’hui, elles sont sept, avec le Nigeria en tête (28e), suivi du Maroc (58e), de l’Afrique du Sud (61e), du Ghana (63e), de la Côte d’Ivoire (69e), de l’Algérie (81e) et du Cameroun (85e).
« Nous assistons à un véritable changement de paradigme dans le football féminin africain. La progression est lente mais constante, et chaque nouvelle entrée au classement est une victoire pour tout le continent, » déclare une responsable du développement du football féminin à la CAF.

Les qualifications pour la Coupe du Monde 2027, un tremplin pour l’Afrique

Cette progression des nations africaines est notamment due aux récentes qualifications pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Brésil 2027, qui ont vu plusieurs équipes du continent enregistrer des performances remarquables. La Coupe d’Afrique des Nations Féminine (CAN Féminine) reste un enjeu majeur, offrant aux équipes africaines une scène pour démontrer leur talent et espérer se qualifier pour la plus prestigieuse des compétitions.

L’Afrique pourrait encore renforcer sa présence dans le classement mondial, puisque quatre nations – le Tchad, l’Érythrée, la Libye et le Soudan – sont à un match officiel de faire leur entrée dans la hiérarchie féminine mondiale.

Des étoiles africaines qui brillent à l’international

Le développement du football féminin africain se reflète également dans le parcours individuel de joueuses qui s’illustrent dans les championnats européens les plus prestigieux.

Asisat Oshoala (Nigeria), quintuple Ballon d’Or africain et ancienne joueuse du FC Barcelone maintenant à Bay FC, Thembi Kgatlana (Afrique du Sud) à Racing Louisville, ou encore Rosella Ayane (Maroc) à Tottenham Hotspur, sont des ambassadrices de talent qui ouvrent la voie à une nouvelle génération de footballeuses africaines.

Chaque fois qu’une joueuse africaine signe dans un grand club européen, elle inspire des centaines de jeunes filles à poursuivre leurs rêves. « Nous sommes en train d’écrire une nouvelle page de l’histoire du football africain. » déclarait une joueuse.

Un développement porté par des initiatives locales et internationales

Le progrès des nations africaines ne doit rien au hasard. Il est le fruit de politiques d’encadrement et de soutien mises en place ces dernières années par les fédérations locales, en collaboration avec la FIFA et la CAF. Des programmes de détection des jeunes talents, l’organisation de compétitions continentales et des initiatives pour le football féminin contribuent à renforcer le niveau et la visibilité de ces équipes.

Parmi ces initiatives, on peut citer les académies de football féminin mises en place dans plusieurs pays comme le Sénégal, le Maroc et le Nigeria, qui permettent de former les nouvelles générations de joueuses. De plus, la professionnalisation croissante des championnats nationaux féminins en Afrique de l’Ouest et en Afrique du Nord joue un rôle clé dans l’essor du football féminin.

Des défis persistants à surmonter

Malgré ces avancées prometteuses, le football féminin africain fait face à des obstacles considérables. Le manque d’infrastructures adaptées, un financement souvent insuffisant et une couverture médiatique encore limitée freinent son développement.

La Tunisie fait figure d’exception malheureuse avec la plus forte baisse du classement mondial, perdant 11 places. La sélection tunisienne paye une période de contre-performances et un manque de continuité dans ses résultats, mettant en évidence l’importance de la stabilité et du soutien aux équipes nationales pour maintenir un niveau de compétition élevé.

Au-delà de l’aspect sportif, le développement du football féminin représente un levier économique et social important pour le continent africain. Une étude récente de la FIFA estime que l’investissement dans le football féminin pourrait générer jusqu’à 300 millions de dollars de revenus annuels pour les économies africaines d’ici 2030, tout en créant des milliers d’emplois directs et indirects.

« Le football féminin n’est pas seulement une question sportive, c’est aussi un vecteur d’émancipation pour les femmes africaines et un moteur de développement économique, » souligne l’ancienne Secrétaire Générale de la FIFA.

Un avenir prometteur pour le football féminin africain

Avec la prochaine mise à jour du classement mondial féminin prévue pour juin 2025, les équipes africaines auront encore l’occasion de progresser et de s’affirmer sur la scène internationale. La dynamique est enclenchée, et l’on peut espérer que de plus en plus de nations africaines se hisseront dans le haut du classement mondial.

En comparaison avec la situation d’il y a dix ans, lorsque seules quelques nations africaines participaient activement au football féminin international, les progrès actuels témoignent d’une véritable révolution en marche. Si cette tendance se maintient, la prochaine décennie pourrait bien voir une équipe africaine atteindre les demi-finales d’une Coupe du Monde, un exploit jamais réalisé jusqu’à présent.

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