Le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme a accueilli avec satisfaction la nouvelle publication du « Point sur l’épidémie mondiale de SIDA » par l’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui indique que la prévalence du VIH a reculé de manière significative dans un certain nombre de pays africains, tandis que l’accès accru au traitement antirétroviral a prolongé la vie de millions de malades.
Le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme s’est félicitée du recul de la prévalence et du développement des traitements antirétroviral annoncés dans le rapport de l’ONUSIDA publié mardi. Le Fond a toutefois noté dans un communiqué rendu public le même jour que: « l’épidémie mondiale continuait de progresser en 2006, avec plus de quatre millions de nouvelles infections et près de trois millions de décès ».
Le nouveau rapport révèle que l’Afrique sub-saharienne paie le plus lourd tribut à la pandémie du VIH/SIDA, avec près des trois quarts des 2,9 millions de décès en 2006 survenus dans la région, qui abrite également les deux-tiers des 39,5 millions de Personnes vivant avec le VIH. D’après le rapport, basé sur une surveillance de la maladie à travers le monde, il existe environ 4,3 millions de nouvelles infections cette année, dont 2,8 millions sont apparues en Afrique sub- saharienne. Quarante pour cent des nouvelles infections touchent des personnes âgées de 15 à 24 ans.
« Ce rapport montre clairement que les efforts à l’échelle nationale et globale ont permis une progression vitale dans la lutte contre la pandémie du VIH/SIDA. Mais cette progression est encore trop lente et trop limitée », a dit Richard Feachem, directeur exécutif du Fonds mondial. « Il doit servir d’appel à l’action pour que la communauté mondiale accorde la priorité à nos investissements et notre engagement ». Le nouveau rapport met également en lumière le fardeau en extension du VIH/SIDA en dehors de l’Afrique sub-saharienne, qui continue d’être le centre de la pandémie. Les niveaux d’infection augmentent dans presque toutes les régions du monde, particulièrement en Asie du Sud-Est et en Europe de l’Est et en Asie centrale, où le nombre de nouvelles infections est en hausse durant ces deux dernières années. « Nous devons observer l’épidémie à travers des lunettes globales », a poursuivi M. Feachem. « Nous avons une opportunité unique d’empêcher que la pandémie en Asie et Europe de l’Est – particulièrement les géants chinois, indien et russe – d’atteindre des niveaux catastrophiques. Mais cette opportunité rétrécit à chaque année qui passe ».
Croissance des moyens financiers de lutte
Le Fonds mondial a été créé en 2001 pour financer la lutte contre le VIH/SIDA, avec plus de 3,7 milliards de dollars US engagés pour la vulgarisation de la prévention, des soins, des efforts de traitement dans 120 pays. Alors que la majorité des investissements du Fonds est destinée à l’Afrique sub-saharienne, l’institution a également engagé des ressources significatives partout en Asie, en Europe de l’Est, en Amérique Latine et aux Caraïbes et dans d’autres régions. Au début de ce mois, le Conseil d’administration du Fonds s’est engagé à lancer une nouvelle série de subventions en mars 2007, pour accroître davantage le soutien financier de l’organisation aux programmes de lutte contre le SIDA, la tuberculose (TB) et le paludisme.
Le Fonds mondial a approuvé des subventions pour plus de 460 programmes dans 136 pays, avec un engagement total de 6,6 milliards de dollars US depuis sa conception. Au mois de juin de cette année, les programmes financés par le Fonds mondial avaient fourni un traitement antirétroviral à plus de 550.000 Personnes vivant avec le SIDA, dépisté et pris en charge psychologiquement 5,7 millions de personnes touchées par le VIH et apporté les soins et le soutien essentiels à 560.000 orphelins. Les programmes financés par le Fonds pour combattre le paludisme avaient distribué 11,3 millions de moustiquaires imprégnées à la date de juin 2006. De plus, les programmes de lutte contre la tuberculose ont détecté et traité plus de 1,4 million de cas de TB dans le cadre de la stratégie DOTS, l’arme préconisée au niveau international pour combattre la tuberculose.