Le FMI débloque 70 millions de dollars pour soutenir la relance économique du Niger


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Kristalina Georgieva, présidente du FMI
Kristalina Georgieva, présidente du FMI

Le FMI a accordé un financement de 70 millions de dollars au Niger, un signe fort de soutien à la transition économique du pays suite au coup d’État de 2023. Cette aide vise à renforcer la stabilité macroéconomique et à financer la transition écologique du Niger.

Des ambitions freinées par le coup d’État

Les programmes d’aide du FMI lancés à partir de 2021 avaient pour objectif de stimuler la croissance et la transition écologique du Niger. Cependant, le coup d’État de juillet 2023 a fragilisé l’économie, entraînant une accumulation de dettes et des sanctions internationales. La croissance en 2023 a péniblement dépassé les 2%.

Ces derniers mois, la situation a évolué positivement. En effet, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a levé une grande partie des sanctions, en février. Sur un autre volet, la Banque mondiale a recommencé à financer certains projets de ce pays sahélien. Sans compter que le secteur pétrolier se porte bien.

Optimisme de la directrice générale adjointe du FMI

Dans ce contexte favorable, le FMI anticipe une forte croissance économique pour le Niger en 2024, avec une inflation contenue et un taux de croissance pouvant dépasser 10%. Comme l’a souligné Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe du FMI, les signaux sont au vert.

« L‘économie nigérienne a été très affectée par l’instabilité politique et les sanctions consécutives à la prise de pouvoir par l’armée en juillet 2023. Néanmoins, les perspectives à court et moyen terme se sont améliorées, entre la levée des sanctions, l’exportation de pétrole et l’amélioration de la production agricole », a rassuré la responsable au Fonds monétaire international.

Dépendance à l’exportation de l’uranium

Le Niger, pays enclavé d’Afrique de l’Ouest, fait face à des difficultés financières importantes depuis plusieurs années. Ces difficultés sont dues à un ensemble de facteurs interdépendants. Il se trouve que le Niger est l’un des pays les plus pauvres au monde, avec un PIB par habitant de 1 200 dollars en 2022. Plus de 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national. Cette pauvreté limite les recettes fiscales du gouvernement et entrave la croissance économique.

Par ailleurs, l’économie nigérienne est fortement dépendante de l’exportation de l’uranium, qui représente environ 50% des recettes d’exportation du pays. Les fluctuations des prix des matières premières sur les marchés internationaux fragilisent les finances publiques. Le Niger est confronté à des attaques terroristes et à des conflits dans certaines régions du pays. L’insécurité perturbe les activités économiques, notamment l’agriculture et l’exploitation minière.

Accès limité aux services de base

Les dépenses de sécurité absorbent une part importante du budget national. Ce qui limite les ressources disponibles pour d’autres secteurs essentiels. La population du Niger est l’une des plus dynamiques d’Afrique, avec un taux de croissance annuel de 3,3%. Cette croissance démographique rapide met à rude épreuve les ressources déjà limitées du pays, notamment en matière d’éducation, de santé et d’infrastructures.

Le Niger est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, tels que la sécheresse et les inondations. Ces événements extrêmes affectent négativement la production agricole ainsi que la sécurité alimentaire, ce qui aggrave les difficultés économiques du pays. Les difficultés financières du Niger ont de graves conséquences sur la population, notamment un accès limité aux services de base.

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