Le résultat des élections municipales algériennes confirme le grand retour sur la scène politique du Front de libération nationale. En décrochant 668 des 1 541 communes, le parti d’Ali Benslif s’impose comme le grand gagnant du scrutin de jeudi. Un scrutin marqué par une abstention record.
Les Algériens étaient appelés, jeudi, à élire les présidents des Assemblée populaires communales (APC) et les représentants des Assemblées populaires de wilayas (APW). Les résultats officiels, amputés de ceux de la Kabylie, annoncés ce vendredi par le ministère de l’Intérieur, redessinent la carte politique du pays. Avec 668 communes sur 1 541 et 43 des 48 départements (798 des 1960 sièges nationaux), le Front de libération nationale (FLN) s’impose comme le grand vainqueur de ces élections marquées par un abstentionnisme record.
Le FLN arrive en tête du scrutin, loin devant le Rassemblement national démocratique (RND), l’un des principaux perdants des urnes. Avec seulement 171 communes et aucun département (il faut avoir au moins 10 sièges pour être majoritaire dans un département), le parti d’Ahmed Ouyahia, le représentant personnel du chef de l’Etat, enregistre une véritable débâcle en perdant près de 1 000 communes par rapport aux élections locales de 1997.
Régression des partis islamistes
Le parti des Indépendants s’inscrit comme la troisième force politique algérienne en décrochant 77 communes. Il devance le Front des forces socialistes (FFS) d’Houcine Aït Ahmed, crédité de 65 communes et de deux départements. Les élections locales témoignent de la régression des partis islamistes. El Islah, le Mouvement pour la réforme nationale d’Abbdallah Djaballah (39 communes et un département), le Mouvement de la société pour la paix (19 communes) et Ennahda (1 commune) n’ont rassemblé qu’un million sept cent mille voix. Loin des quelque trois millions d’électeurs des précédents scrutins.
Le Front national algérien a créé la surprise en s’installant, avec 26 communes, à la sixième place au classement communal. Les municipales marquent l’émergence du nouveau parti de Moussa Touati qui avait obtenu 8 sièges aux législatives du 30 mai dernier. A noter qu’aucun parti n’a décroché de majorité dans deux des 48 départements. Seuls 7,2 millions d’Algériens ont fait le déplacement, jeudi, pour accomplir leur devoir civique. Les résultats partiels font état d’un taux d’abstention de l’ordre de 50%. Une désaffection record pour le pays qui compte un corps électoral de 17 millions de personnes.
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