La cinquième édition du Festival international de la mode africaine (Fima) se tiendra au Niger du 7 au 10 décembre prochain. Le célèbre couturier Alphadi, instigateur de l’évènement l’a annoncé lors d’une conférence de presse, ce vendredi, au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
La prochaine édition du Festival international de la mode africaine (Fima) se tiendra du 7 au 10 décembre 2005 au Cauri de Wadaye, à quelque 20 km de Niamey, la capitale du Niger. L’annonce a été faite, ce vendredi, lors d’une conférence de presse au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Une cinquantaine de stylistes originaires des cinq continents sont attendus en terre nigérienne, ainsi que près de 600 festivaliers. « Cette cinquième édition, qui correspond en réalité à dix ans d’existence, peut-être considérée à juste titre comme celle de la maturité. Nous savons maintenant ce qu’il faut ou ne faut pas faire », a affirmé le couturier nigérien, Alphadi, instigateur et président du Fima. Comme il l’a constaté lui-même, à l’instar des différents partenaires de la manifestation, le festival s’affirme désormais comme l’événement « mode » de l’Afrique et fait du Niger une place de référence à l’échelle du continent.
« Le Fima est un don du désert nigérien »
Tidjani Serpos, sous-directeur général de l’Unesco, chargé du département Afrique, a d’ailleurs souligné que ce festival était un moteur d’intégration régionale s’inscrivant ainsi dans l’optique du Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (Nepad). Il en a profité pour réaffirmer le soutien de son organisation à l’initiative. Le ministre Ben Omar, porte-parole du gouvernement nigérien a rappelé, quant à lui, que le Fima était « un don du désert nigérien », chéri aujourd’hui par l’ensemble des Nigériens qui ont compris l’intérêt de cette manifestation d’envergure internationale.
Unanime, la délégation nigérienne, qui comptait parmi elle le ministre de la Culture, des Arts et de la Communication, Oumarou Hadary, a voulu chasser définitivement l’ombre des dérives fondamentalistes dont le Fima a été victime à ses débuts. Oumarou Hadary a d’ailleurs tenu à exprimer la «reconnaissance émue du Niger » à tous les promoteurs de l’évènement dont la cuvée 2005 semble des plus prometteuses. Cette cinquième édition sera à plus d’un titre singulière. D’abord parce qu’elle sera couplée avec les 5èmes jeux de la Francophonie dont le Niger sera l’hôte du 7 au 17 décembre 2005. Près de 3 000 visiteurs sont attendus à l’occasion de cette grand-messe sportive francophone.
Première édition du concours « l’Afrique est à la mode !»
Ensuite, parce que l’Association française d’action artistique (Afaa), dans le cadre de son programme Afrique en créations, s’associe au Fima dans le cadre d’un concours dénommé « L’Afrique est à la mode ! » qui sera officiellement lancé fin mars. Il est ouvert à tous les jeunes créateurs africains âgés de 18 à 35. Dans le cadre de ce concours, 10 jeunes stylistes seront sélectionnés à Paris par un jury de professionnels. Ces stylistes en herbe seront intégralement pris en charge pour préparer des collections qu’ils présenteront au Fima. Les meilleurs d’entre eux seront récompensés par les Fil d’or, d’argent et de cuivre durant le festival.
Enfin, cette cinquième édition du Fima verra la concrétisation d’un projet cher à Alphadi, celui de la création d’une Ecole de la mode et des arts dont la pose de la première pierre aura lieu durant le prochain Fima. Un site de 2 000 m², don de l’Etat nigérien au Fima, s’apprête donc à accueillir l’édifice qui verra près de 150 étudiants se former dans les domaines du design, de la maroquinerie, de la bijouterie ainsi que de ceux de la danse, du théâtre et du cinéma. Au total, le Fima 2005 s’annonce donc a priori comme une belle célébration de la mode africaine à laquelle sont déjà conviés Manu Dibango, le roi de la Soul Makossa et Jacob Desvarieux, le pape du zouk. Le magnifique défilé qui a suivi la conférence de presse s’est d’ailleurs chargé de nous en donner un savoureux avant-goût.