Le festival Newbled se tient à Paris jusqu’au 2 juin. Pour la troisième année consécutive, Mohand Haddar et son équipe réunissent, dans différentes salles, (Cabaret sauvage, La Java, Nouveau Casino…) des artistes aux styles métissés et originaux qui se produisent sur scène.
« Au départ, on organisait des représentations au Divan du Monde. Puis on a décidé de décliner notre activité. Au fur et à mesure, on a obtenu des partenariats intéressants. Ca n’a pas été facile mais on peut dire que le défi a été remporté », se rappelle Mohand Haddar, 38 ans, originaire d’Algérie et organisateur de l’événement. Voilà maintenant dix ans qu’il est sur le terrain. Aujourd’hui, ce n’est plus au Divan du Monde, mais dans plusieurs grandes salles parisiennes que le Festival Newbled est célébré.
Musiques aux styles métissés
Galliano, Dj Ali, Dj Awal, Ministère des Affaires populaires, Mo Dj, Magyd Cherfi, et bien d’autres encore, sont présent pour le grand festival Newbled depuis le 24 mai et jusqu’au 2 juin. « Le son se veut Worldbeat, Electr’oriental, Electroworld ». Mohand Haddar qualifie l’univers des concerts d’exceptionnel. Le style bien particulier des invités marque la différence de l’événement : « Le style du festival Newbled est à cheval entre les musiques traditionnelles, venant du Maghreb et aussi d’Afrique noire, et la musique urbaine ».
Les scopitones et l’immigration
En plus des concerts, le Festival Newbled propose, pour sa troisième édition, un débat intitulé : »Les chansons de l’immigration ». Avec la participation de Rabah Mezouane (Institut du Monde Arabe), Michèle Collery, Mustapha Amokrane ( Mouss de Zebda) et les interludes musicaux de Rachid Azarif, la discussion portera sur les trésors des scopitones qui sont »des espèces de juke-box qui projettent des vidéos clips, entre autres d’artistes Maghrébins », explique Mohand Haddar.
Les scopitones étaient très prisés par les immigrés maghrébins des années 60 qui trouvaient les machines dans les bars. D’où le lien entre l’immigration et les chansons, sujet du débat. Mohand Haddar veut avant tout montrer à travers cette rencontre « l’influence des artistes immigrés de l’époque (qui chantaient leur exil) dans la musique actuelle ». Le jeune organisateur explique que des artistes comme Rachid Taha ou encore Yahia sont, sans arrêt, repris musicalement par des plus jeunes.
Le festival Newbled est donc ouvert à tous. Et même si le tarif de certains concerts n’est pas très attractif, la qualité est au rendez-vous.
Débat Les chansons de l’immigration jeudi 31 mai, à 18h00, au Cabaret Sauvage.