Le Festival Bia-Bia met à l’honneur la musique du nord du Gabon


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Armand Ackam , jeune gabonais, responsable d’une structure opérant dans l’événementiel a organisé, lundi dernier à la foire de Libreville, un festival de musique rassemblant les artistes originaires des provinces du nord du Gabon. Il pense faire de cet événement une occasion de promotion et de valorisation de la musique et de la culture du pays.

Notre correspondant à Libreville

AckamArmand.jpgPour Armand Ackam, l’organisateur du Festival Bia-Bia[[Bia-Bia signifie « nous-mêmes nous-mêmes »]], cet événement vise à amener les populations à s’intéresser à la musique locale qui est menacée par une sorte de colonisation musicale étrangère, et au finish à créer un dialogue musical interculturel entre les différentes ethnies et provinces du Gabon. « Mais la musique peut être aussi un tremplin de fixation des valeurs de paix et d’intégration des peuples » nous a-t-il confié, avant d’expliquer que l’objectif à long terme est de créer un marché africain des arts et du spectacle par un croisement des cultures afin que les différents peuples africains arrivent à se connaître, à se familiariser et à se parler vraiment sans complexe ni repli identitaire.

« L’organisation d’un tel événement n’est pas facile tant elle demande beaucoup de moyens financiers et les opérateurs économiques gabonais et africains ne sont pas toujours prêts à financer la musique et la culture », nous a déclaré Armand Ackam. Mais au-delà des difficultés financières, Armand Ackam se réjouit tout de même de participer à sa manière à la construction d’un Gabon convivial par la création à travers ce festival, qui n’est pas le premier, d’un carrefour d’échange culturel entre les différents peuples vivant dans le pays.

La culture musicale et culinaire à l’honneur

GabonBiaBia2.jpg Le public est venu nombreux et plusieurs artistes étaient présents. Parmi eux, Hilarion Nguema, Stéphanie Afene, Princesse 12, Elvira… et bien d’autres encore. François Ndong Nguema, chanteur du Mvett , musique traditionnelle gabonaise, a exprimé sa satisfaction d’avoir participer à ce festival « Je suis très content d’être là et de représenter la musique la plus vieille de notre terroir » a-t-il dit avant de regretter que les jeunes artiste ne s’intéressent plus à cette musique qui chante l’âme du Gabon. « Mais ce n’est pas facile d’être chanteur et guitariste du Mvett. Il faut être initié aux cultes de nos ancêtres pour avoir la pénétration spirituelle qui donne l’inspiration. Moi, mes grands parents m’avaient initié, ils m’ont mis une feuille de paille à la bouche et je peux chanter sans me fatiguer. Malheureusement, ils ne m’ont pas montré le secret qui était dans la marmite pour que je puisse à mon tour initier les autres » a-t-il regretté.

Outre la musique, ce festival a été marqué également par l’exposition des œuvres culinaires des nordistes. Plusieurs plats ont été présentés au public. On pouvait voir les feuilles de manioc bien préparées et assaisonnées, la patte d’arachides, les sauces à la viande et aux poissons, les gâteaux de courges, le poisson grillé, les bâtons de manioc, la banane, les tarots etc. Et, selon la jeune Victoria Obiang élève en classe de Troisième, venue aider sa mère vendeuse de nourriture, les affaires ont été bonnes pour les commerçantes.

Ce festival est le deuxième organisé par Armand Ackam. Le premier baptisé Tempête des plateaux avait été monté au mois de septembre dernier et regroupait les artistes de la province du haut Ogooué. Le prochain festival dont la date n’est pas encore connue réunira les artistes des provinces du Sud du Gabon.

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