Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est montré très en colère contre l’ex-otage française Sophie Pétronin, annoncée de retour au Mali, quelque cinq mois seulement après avoir été libérée de ses ravisseurs.
Le retour au Mali de l’ex-otage française, Sophie Pétronin, au mois de mars dernier, agite toujours l’opinion. Cinq mois seulement après avoir été libérée, celle qui a passé 4 ans en captivité a rejoint le Mali, en catimini. A un moment d’ailleurs, un avis de recherche à son encontre avait été lancé par les autorités maliennes pour la retrouver.
Lequel avis de recherche avait d’ailleurs mis la puce à l’oreille des autorités françaises qui venaient de se rendre compte que Sophie Pétronin, contrairement à ce qui était supposé, avait quitté la France depuis fort longtemps pour regagner ce pays d’Afrique de l’Ouest qu’est le Mali.
Paris ne s’attendait pas du tout à un tel scénario. Car, enlevée en décembre 2016 puis libérée le 6 octobre 2020, Sophie Pétronin, âgée de 76 ans, avait été accueillie le 9 octobre, à l’aéroport de Villacoublay, en région parisienne, par le Président Emmanuel Macron, après que de nombreuses vies de soldats ont été mis en danger pour la sauver, comme l’a récemment rappelé Paris.
Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, avait dénoncé une forme d’irresponsabilité de la part de Sophie Pétronin vis-à-vis de la sécurité des militaires français qui vont « secourir nos ressortissants pris en otage à l’étranger, au péril de leur vie ». Ce qui n’était de l’avis de Sophie Pétronin, qui répondait : « mon geste n’est pas irréfléchi, il est humain. Je veux remercier les autorités maliennes qui doivent comprendre ma situation. Le Mali est mon second pays ».
Ce dimanche, dans l’émission »Le Grand Jury » sur RTL, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a pris la balle au rebond. « Qu’elle y reste ! On ne peut pas, pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, mobiliser les services secrets y compris les militaires pour essayer de sortir cette femme de sa condition d’otage, la ramener, et ensuite qu’elle reparte en disant ‘Je suis bien là’ », a déploré Le Drian qui ajoute : « si elle est bien au Mali, qu’elle y reste… Elle dit qu’elle est bien, donc j’imagine qu’elle est bien ».
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