Considéré comme l’un des meilleurs défenseurs des Lions Indomptables du Cameroun, Mbom Ephrem Marie n’est plus… Il serait décédé au mois de septembre 2020, suite à une plaie mystérieuse au pied. Il aurait été accompagné dans sa dernière demeure par ses anciens coéquipiers, à l’image de Joseph Antoine Bell, Roger Milla, Eugène Ekéké, Emmanuel Kunde… Chez lui à New Bell Nkomondo, la maison reste désormais fermée. Nous avons pu rencontrer Adji Pierre et Back Jean-Paul, qui ont partagé beaucoup de choses avec l’illustre disparu.
Envoyé spécial au Cameroun,
Natif de Douala en 1952, Mbom Ephrem Marie fait partie des joueurs qui ont marqué l’histoire du football camerounais, pour avoir participé à la phase finale de la Coupe du monde 1982, en Espagne et remporté la Coupe d’Afrique des Nations, en Côte d’Ivoire, en 1984. Passé par le Rail FC, Eclair, le Léopard de Douala et le Canon de Yaoundé, il dispose d’un palmarès élogieux, puisqu’il a été cinq fois champion du Cameroun (1979, 1980, 1982, 1985 et 1986), trois fois vainqueurs de la Coupe du Cameroun (1978, 1983 et 1986), détenteur de deux Coupes des clubs champions africains (1978 et 1980) et une Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe en 1979.
Après tous ces combats gagnés dans la vie de tous les jours, le Lion Indomptable a finalement succombé des suites d’une plaie mystérieuse, le 20 septembre dernier, dans cette même ville de Douala. Il a été inhumé dans son village natal, à Makak, dans le département du Nyong-et-Kellé, région du Centre. A New Bell Nkomondo où il vivait en parfaite harmonie avec plusieurs générations d’internationaux camerounais, deux anciens joueurs, Adji Pierre et Back Jean-Paul, témoignent sur l’illustre disparu. « Mbom Ephrem, c’était un grand frère qui a marqué des générations. Il a remporté plusieurs titres de champion du Cameroun et des titres continentaux. Il était titulaire dans l’équipe nationale de 1982. Il a disputé tous les trois matchs où le Cameroun est sorti invaincu. Ils sont sortis avec trois points. Je me souviens, on nous avait refusé un but contre le Pérou. Un but de Roger Milla qui était pourtant valide », se souvient Back Jean-Paul, ancien joueur de l’Oryx Club de Douala.
« Mbom Ephrem était un homme calme, sympa, qui aimait beaucoup son prochain. Dans le quartier, il faisait office de conseiller. Il est tombé malade, d’une blessure au pied. Est-ce une plaie mystique ? On ne sait pas… Mais, c’est cette blessure qui la emporté », témoigne l’homme, qui exerce son commerce de vin de palme ou « vin blanc » à Douala. il nous accompagne retrouver Adji Pierre, vieille connaissance du défunt. Rendez-vous est pris devant l’atelier de menuiserie du grand frère à Joseph Antoine Bell, à New Bell Nkomondoqui. En quelques petites minutes, nous sommes sur place. Il nous attendait déjà. Casquette de couleur verte bien vissée sur la tête, assortie d’un tee-shirt. L’homme vit pleinement la Coupe d’Afrique qui se joue dans son pays. Il a également apporté son témoignage.
« Mbom Ephrem, a été grand frère qui nous a beaucoup marqués. D’abord, c’est quelqu’un qui n’était pas très costaud. Il était de petite corpulence, mais très efficace dans son jeu. C’est important de vous le rappeler. On avait à l’époque un grand défenseur§. Je ne peux pas vous parler de Mbom Ephrem sans citer François Doumbe Lea, René N’Djeya, Isaac Sinkot… Particulièrement, Mbom Ephrem, on l’avait surnommé « fil de fer ». Un très très grand défenseur. Il a joué la Coupe du monde 1982. Il fallait suivre le match Italie / Cameroun, personne ne s’attendait au nu. Il a été superbe lors de ce match. Voilà qu’il n’est plus de ce monde. Que son âme repose en paix. Dire qu’il a été emporté par une petite blessure. Je m’en remets au Seigneur », a témoigné Adji Pierre, visiblement très affecté par cette disparition.
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