La désertification détruit annuellement 27 000 hectares de sols fertiles en Tunisie. Les pertes sont évaluées à 15 millions de dollars. Les autorités tunisiennes veulent stopper l’avancée du désert.
Trop de sable. Le ministre tunisien de l’Environnement et de l’aménagement du territoire, Mohamed Ennabli, tire la sonnette d’alarme. Le désert tunisien avance dangereusement sur les terres fertiles. La désertification détruit annuellement 27 000 hectares de sols fertiles, occasionnant 15 millions de dollars par an. La crise du secteur agricole tire l’économie tunisienne vers le bas. En plus de la désertification, la Tunisie a dû faire face à une vague de sécheresse très dure. Selon le rapport annuel de la Banque Centrale tunisienne, la balance alimentaire s’est soldée par un déficit de 154 millions de dinars l’année dernière (1 dinar = 0,8 euro), contre un excédent de 36 millions en 1999.
Croissance en grippe
Le ralentissement de la croissance de l’économie tunisienne en l’an 2000 (4,7 % contre 6,1 % en 1999) est dû à la régression de l’activité du secteur de l’agriculture et de la pêche suite à la baisse d’environ 40 % de la production des céréales. Pour le ministre tunisien de l’Environnement, son pays doit faire face à l’extension du désert et à destruction des sols fertiles.
La Tunisie a lancé, dès 1998, un programme national de lutte contre la désertification qui s’étalera sur 20 ans. Coût de l’opération : 3 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros). Mais les conditions climatiques demeurent le principal obstacle à ce programme. » Les pluies brutales sur les sols sujets à l’érosion faits d’une couverture végétale peu importante favorisent des crues, parfois catastrophiques, notamment dans le Centre du pays « , analyse un chercheur de l’institut de recherche pour le développement (IRD).
Les spécialistes préconisent l’instauration de petits barrages pour recharger les nappes phréatiques.