Le Covid-19 dicte sa loi dans les hôpitaux camerounais


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Depuis que le Covid-19 a frappé aux portes du Cameroun, le 6 mars 2020, et le premier décès dû au nouveau coronavirus enregistré le 24 mars 2020, la peur s’est installée dans les cœurs des patients mêmes ceux souffrant d’autres pathologies.

Le choix porté sur certains hôpitaux camerounais transformés en unité d’isolement pour accueillir des cas suspects ou confirmés de l’infection à Coronavirus a fait perdre confiance aux pensionnaires desdits hôpitaux et ceux-ci ont fini par plier bagage avant la fin du traitement.

« De nos jours, dès que vous vous rendez dans un hôpital, on vous fait le flash, si la température est élevée, on vous retient et vous êtes immédiatement conduit dans le secteur des personnes atteintes du Covid-19. S’il arrive que vous rendiez l’âme, même sachant que vous êtes un ancien pensionnaire de cet établissement hospitalier, votre famille est informée, puis, vous êtes immédiatement amené au cimetière pour inhumation. La famille, connaissant le bilan de santé de leur membre, s’oppose à cet enterrement. Mais, en présence des forces de maintien de l’ordre, la famille baisse les bras, et la nuit tombée, elle déterre le corps avec pour but de l’amener au village pour un enterrement digne à la personne décédée », raconte Chantal Zatu, justifiant le fait les populations fuient les hôpitaux.

Cette situation entraîne un manque à gagner important dans les hôpitaux camerounais. L’absence de couverture maladie universelle complique davantage les choses, et les managers d’hôpitaux font constamment face à des dilemmes : les patients sont pris en charge à leur arrivée et doivent payer en partant mais beaucoup n’ont pas les moyens. Et, il n’y a que 1 à 2% de la population qui dispose d’une mutuelle pour couvrir les frais médicaux. De fait, les hôpitaux enregistrent chaque année de lourdes ardoises d’impayés et c’est très compliqué pour les managers de faire tourner leur hôpital avec un énorme trou dans les comptes. Et voilà que les centres hospitaliers doivent faire face à une nouvelle situation imposée par le Covid-19.

« Dans les campagnes et même dans certaines de nos cités, on découvre la précarité, la misère et la saleté dans nos unités hospitalières. Si ce n’est pas de l’eau potable qui fait défaut, ce sera le manque d’électricité », lance un patient. Avec l’apparition du Covid-19, cette situation devient inquiétante du fait notamment du faible taux de fréquentation des hôpitaux par les patients. Conséquence : ce sont les petits centres de santé des quartiers qui ont le vent en poupe.

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