La Journée de la femme fait flamber le prix du pagne au Cameroun. Les traditionnels défilés, organisés un peu partout dans le pays, obligent les femmes à se parer de leurs plus beaux effets. Une simple couturière peut espérer réaliser, pour l’occasion, jusqu’à quatre mois de salaire.
Les femmes camerounaises défileront toutes en pagne demain dans les grandes villes du Cameroun à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Le précieux tissu est l’objet d’une spéculation acharnée et les prix s’envolent chez tous les revendeurs. Les couturières sont elles aussi sur le pied de guerre pour faire face à l’explosion des commandes. Un événement juteux qui peut leur rapporter jusqu’à quatre mois de salaire.
» Les prix n’ont pas augmenté. Ce sont les revendeurs qui les ont fait flamber. Tant pis pour celles qui s’y sont pris trop tard. Il y a des femmes qui ont acheté leur tissu depuis deux ou trois semaines. Le pagne (6 yards ou 5,48 m) était alors à 5 900 F CFA. Mais les revendeurs ont, depuis, fait monter les enchères jusqu’à 7 000 ou 8 000 F FCA. Tout ça sans compter la confection « , explique Louise Njamen de Chrystalix Couture à Douala et membre de la fédération des couturiers du Cameroun.
4 mois de salaire
Pourront participer à cette 18ème édition du défilé, qui clôt une semaine de festivités nationales, l’ensemble des associations, personnes ou organismes immatriculés auprès du ministère de la Condition féminine. La précédente édition avait, selon le ministère, rassemblé plus de 30 000 femmes dans la seule ville de Yaoundé. Un événement en vue duquel les couturières du pays se frottent les mains. Il vous en coûtera non plus 5 000 mais jusqu’à 10 000 F CFA pour la confection d’un kaba ngondo (tenue traditionnelle camerounaise). Beaucoup plus encore si vous souhaitez défiler en ensemble pagne.
» Il y a certaines de nos couturières qui travaillent également chez elles. Elles nous ont demandé une permission d’une semaine pour honorer toutes leurs commandes. Elles peuvent se faire jusqu’à 500 000 FCFA à l’issue de l’événement, soit près de 4 mois de salaire « , témoigne Louise Njamen. Sa maison de couture est même obligée d’employer des saisonniers pour assumer ses engagements. Elle doit parfois faire face à des commandes de 100 à 200 pièces pour d’importantes délégations. L’élégance à un prix pour tout le monde mais, samedi, chacune saura garder son plus beau sourire.