Le couscous est-il marocain ? Le débat est clos au Sénégal


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Couscous
Couscous

Le couscous, qui figure en bonne place sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, à la suite d’une entente entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et la Tunisie, est au cœur de vifs débats en Afrique du Nord, avec le royaume chérifien qui compte imprimer son label sur cet aliment. Si dans le Nord de l’Afrique ce débat est d’actualité, au Sénégal, cette question est tranchée depuis des décennies.

C’est à la suite d’un consensus entre l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie que le couscous a été inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Seulement, l’actuel ministre marocain de la Culture, Mehdi Bensaid, veut faire sauter les verrous de cet accord et adjuger au Maroc la paternité du couscous. Si cette question fait polémique en Afrique du Nord, au Sénégal, il n’y a pas débat : « le couscous est bien marocain ».

Le couscous dit marocain est une denrée très prisée au Sénégal. Il est préparé dans les foyers, en dîner simple comme festif. Beaucoup de familles optent pour ce couscous (par opposition au couscous local à base de mil) lors des fêtes comme Achoura, ou encore les cérémonies de baptême ou de mariage. Le couscous est passé à la vapeur, souvent agrémenté avec des ingrédients comme le raisin, le beurre, le sucre vanillé. AFRIK.COM a tenté d’en savoir plus sur la paternité de cette denrée au cœur de vifs débats en Afrique du Nord.

« Je prépare ce plat depuis l’âge de 15 ans. C’est ma mère qui m’a appris à le préparer. Elle m’a toujours parlé de couscous marocain. C’est le nom qu’on lui connait », indique Fatou Sène, qui tient un restaurant au marché de Thiès. « Cela fait plus de 20 ans que je tiens ce restaurant et tout client qui veut commander ce plat, me demande de lui servir du couscous marocain. S’il veut du couscous fait à base de mil, il dit couscous tout simplement. Mais celui fait à base de semoule porte le nom marocain », campe la restauratrice.

Cette appellation de couscous marocain est courante au Sénégal pour désigner cette denrée très prisée des Sénégalais, qui est aussi souvent servie dans les restaurants universitaires, « au moins une fois par semaine, à l’heure du dîner. Le seul problème avec le couscous marocain est qu’il agit comme un somnifère. Chaque fois que je le consomme le soir, je ne peux plus rien faire. La seule chose dont j’ai envie, c’est d’aller dormir. Je ne suis d’ailleurs pas le seul, mes camarades ressentent les mêmes effets », confie Assane Fall, étudiant.

Issa, boutiquier originaire de la Mauritanie, confirme la piste marocaine. Il écarte d’office son pays de la liste de ceux qui réclament la paternité du couscous. « Je peux vous assurer que tous ceux qui viennent dans la boutique pour acheter le produit me demandent de leur vendre le couscous marocain. C’est le seul nom qu’on lui connaît. Personnellement, je me suis toujours dit que ce produit provient du Maroc, d’autant que c’est le seul nom qu’on lui connaît dans le commerce », confie-t-il.

Si le royaume chérifien compte revendiquer la paternité de ce plat ancestral, avec l’idée « de créer un label Maroc pour mettre fin au débat sur la question de savoir si le couscous est marocain ou tunisien », au Sénégal, cette question est tranchée. L’on sait toutefois que l’Algérie et le Maroc n’ont cessé de disputer la paternité du couscous.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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