L’ouverture d’un séminaire sur l’éthique et la déontologie militaire au sein des Forces armées de la RDC (FARDC) a été une occasion pour le Président congolais, Félix Tshisekedi, de dénoncer des complicités entre des officiers et les groupes armés.
Le Président congolais, Félix Tshisekedi, n’a pas été tendre avec son armée, notamment certains officiers des Forces armées congolaises que le dirigeant soupçonne de complicité avec le groupe armé CODECO (Coopérative pour le développement du Congo). Ce groupe rebelle est responsable des derniers massacres en Ituri, dans le Nord-Est de la République Démocratique du Congo. Le dirigeant s’exprimait, jeudi 12 mai, devant les officiers des forces de défense et de sécurité, à l’ouverture d’un séminaire sur l’éthique et la déontologie militaire au sein des Forces armées de la RDC.
Le chef de l’Etat intervenait cinq jours après le massacre perpétré dans le territoire de Djugu en Ituri, qui a coûté la vie à au moins une cinquantaine de civils. «Soit notre armée est incapable, ou alors ces bandits de CODECO, un conglomérat de malfaiteurs, bénéficient de complicités au sein de nos forces armées. Ce n’est pas acceptable. Nous devons rechercher ceux qui sont responsables de ces malheurs», a lancé le chef de l’Etat.
«C’est la première fois qu’on a autant dépensé pour notre armée » a souligné le Président congolais qui n’a pas caché sa «déception de voir que malgré tous les efforts, les résultats sécuritaires ne sont pas à la hauteur des financements engagés». Et de dire son ras-le-bol. «J’en ai assez qu’il ne se passe pas un jour sans que nous comptions des victimes. On ne peut pas continuer de compter les morts», a martelé Félix Tshisekedi.
A noter que le Président congolais a décrété, depuis un an, l’état de siège en l’Ituri et au Nord-Kivu où des officiers disposent des pleins pouvoirs pour combattre les groupes armés. Non seulement les massacres de civils et de militaires n’ont pas cessé, mais l’armée est même accusée de malversations. D’ailleurs, neuf officiers congolais, accusés d’avoir vendu des munitions de guerre au groupe armé CODECO qu’ils sont censés combattre, sont jugés en Ituri.
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