La Société nationale de distribution d’eau du Congo bascule dans le privé. Le chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso, vient d’accorder une concession de 25 ans à la société anglaise Biwater. Elle aura fort à faire pour réorganiser le réseau.
De notre envoyé spécial à Brazzaville
La Société nationale de distribution d’eau (SNDE) du Congo quitte le giron de l’Etat. Le président de la république vient tout juste d’en officialiser la privatisation avec la signature d’un décret de cession. Il confie l’administration et la gestion du réseau pour 25 ans à l’entreprise anglaise Biwater. Un réseau qui connaît beaucoup de difficultés en matière d’équipement et de trésorerie.
Traitement, production, distribution et commercialisation de l’eau, la SNDE, créée en 1967, regroupe près de 750 agents à travers tout le pays. Elle utilise essentiellement de l’eau de surface bien que l’eau souterraine – plus pure- soit moins onéreuse à traiter. Seule la ville de Pointe Noire est alimentée par de l’eau de forage. » Car il faut d’abord mener une étude hydrogéologique précise sur la nappe souterraine « , précise le Directeur régional de la SNDE, Gustave Foundou.
Difficultés de fonctionnement
« Nous connaissons des difficultés d’approvisionnement pour nos pièces de rechange (le réseau date de 1954, ndlr) et pour les produits chimiques pour le traitement de l’eau de surface. En fait, nous connaissons des problèmes avec tous les matériels que nous importons « , explique M Foundou.
Le nouvel opérateur privé Biwater devra également faire face à la faible solvabilité des consommateurs qui fragilise la trésorerie de la société, obligée aujourd’hui » de recourir à des actions de recouvrement plus incisives « . Enfin, dernier écueil à l’exploitation du réseau, la fraude – pratique consistant à interrompre son abonnement et à continuer de s’approvisionner par des moyens illicites – constitue un manque à gagner non négligeable pour la SNDE. L’Etat se retire, en espérant que son successeur saura trouver meilleures solutions.