
Le concert caritatif « Solidarité Congo », prévu pour le 7 avril à l’Accor Arena de Paris, devait réunir plusieurs artistes de renom, dont Gims, Dadju, Angélique Kidjo et Youssoupha.
Organisé au profit de l’Unicef, l’événement vise à collecter des fonds pour les enfants victimes du conflit opposant la RDC et le M23. Cependant, le choix de cette date, qui coïncide avec la Journée internationale de commémoration du génocide des Tutsis, a suscité une vive réaction des autorités rwandaises et des associations de rescapés.
Un concert sous le feu des critiques
L’annonce du concert « Solidarité Congo » a immédiatement provoqué l’indignation à Kigali. Le 7 avril marque le début des cent jours de commémoration du génocide des Tutsis, une période de recueillement décrétée par l’ONU. L’ambassadeur rwandais en France, François Nkulikiyimfura, a qualifié ce choix de « consternant » et a interpellé les organisateurs ainsi que les autorités françaises pour obtenir un report.
Au-delà de la date, une autre source de polémique réside dans la présence de Gims parmi les têtes d’affiche. Certains acteurs de la communauté rwandaise, à l’image de Maître Richard Gisagara, l’accusent d’avoir tenu par le passé des propos jugés hostiles envers les Tutsis. En 2022, le chanteur avait notamment déclaré que « Kagamé rime avec croix gammée », une phrase qui, selon eux, alimente les tensions. Marcel Kabanda, président de l’association des rescapés Ibuka France, s’interroge sur la présence de l’artiste dans un événement visant à soutenir les victimes d’un conflit impliquant le Rwanda.
Des organisateurs sous pression
Face à la controverse, l’Unicef, partenaire du concert, a demandé le report de l’événement. Les organisateurs, de leur côté, assurent qu’aucune volonté politique n’a guidé le choix du 7 avril et indiquent être en discussion pour déplacer la date. Toutefois, aucune annonce officielle n’a encore été faite quant à un report effectif.
Cette affaire révèle à quel point les tensions entre la RDC et le Rwanda dépassent le cadre militaire pour s’étendre à la sphère culturelle. Alors que les combats entre les forces congolaises et le M23 ont déjà causé des milliers de morts et de déplacés, ce concert était censé être un élan de solidarité. Mais pour beaucoup, il risque d’accentuer les divisions plutôt que de rassembler.