L’artisanat, compté parmi les activités génératrices de revenus, est la transformation des produits ou la mise en œuvre des services grâce à un savoir-faire articulé hors du contexte industriel. L’artisan assure en général toutes les tâches ; de la transformation à la commercialisation ou à la prestation des services. Aujourd’hui, de nombreux maux comme la crise du Coronavirus gangrènent ce secteur qui abrite plusieurs métiers et offre d’innombrables opportunités.
Au Cameroun, on recense 40 000 artisans qui fabriquent plusieurs biens à partir des matériaux locaux. Tissu pagne, cuir, paille, feuille de palmier ou de raphia, peau de vache, plumes d’oiseaux, perles, cauris, terre, bois, bambou, sable, … D’où la création du Salon international de l’artisanat du Cameroun (SIARC), dont la 7ème édition s’est tenue du 16 au 24 décembre 2021, avec pour thème : « Redynamisation du système de commercialisation des produits artisanaux et conquête des marchés extérieurs ». C’est un moment par excellence pour la promotion de l’art local du Cameroun sous les auspices du ministère des Petites et Moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa). Malgré la volonté et l’engagement des artisans, depuis quelques années, ceux-ci broient du noir, et les raisons évoquées sont entre autres :
- les crises dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, du Nord et de l’Est
- la persistance du Covid-19
- L’envahissement de nos marchés par les produits chinois
- Le manque de touristes
- Le très bas pouvoir d’achat des nationaux
« Avant, les artisans ne faisaient que dans les objets de décoration, mais aujourd’hui, les métiers artisanaux ne cessent d’innover et de se moderniser. Les produits de l’artisanat sont considérés comme une attraction touristique capable d’attirer les visiteurs étrangers et de participer ainsi à l’entrée des devises. Nous participons ainsi à la promotion et à la vulgarisation des matériaux locaux à l’étranger. Dès que nous aurons un meilleur encadrement, alors, vous verrez les miracles », indique l’artisan Paul Ngom.
Parlant de l’artisanat, il existe dans tous les pays du monde et fait partie intégrante de l’histoire de chaque peuple. En effet, il est le symbole de l’identité culturelle de chaque groupe d’individus. Les produits artisanaux sont souvent considérés dans certaines régions comme des objets religieux ou sacrés. Certains sont réservés à des catégories précises de personnes (chefs, reines, princes, notables) et leur usage par une autre personne est considéré comme un sacrilège et expose l’utilisateur à des sanctions. Ils sont utilisés lors des cérémonies spéciales comme les mariages, les deuils, les funérailles ou les festivals.
Le SIARC est décrit comme un rendez-vous biennal de promotion, de commercialisation, de formation et d’échange. Il est le couronnement d’un long processus d’identification et de sélection des meilleures œuvres qui commence dans les communes, se poursuit lors des salons départementaux et se termine par les salons régionaux d’où sont sélectionnées les œuvres qui représenteront la diversité artisanale du Cameroun. Le SIARC met ensemble, durant une dizaine de jours, les artisans et promoteurs des entreprises artisanales venues des quatre coins du Cameroun, les experts divers, les chercheurs, les annonceurs, les responsables des administrations publiques et privées, les médias.