Le combat contre Al Qaida passe par Djibouti


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Le président de la République de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, est en ce moment en France. Sur invitation de son homologue français, Jacques Chirac, il a entamé depuis le 30 septembre dernier une visite officielle de trois jours. Rencontre avec l’homme fort de Djibouti.

Un mois, presque jour pour jour, après l’instauration du multipartisme intégral dans son pays, le président Ismaïl Omar Guelleh est invité à Paris. C’est la seconde visite du chef d’Etat djiboutien en France depuis son élection en mai 1999. Une visite qui s’inscrit dans un contexte particulier. Depuis quelques jours, près de mille GI’s américains sont positionnés à Djibouti pour combattre Al Qaida. Interview.

Afrik : Comment expliquez-vous la présence des forces américaines dans votre pays ?

Ismaïl Omar Guelleh : Les Américains sont à Djibouti dans le cadre d’une coalition contre le terrorisme international. Ils ont pour mission de chasser et de mettre hors d’état de nuire ce qui reste encore du réseau Al Qaida, qui paraît-il traîne dans notre sous-région.

Afrik : Seriez-vous d’accord que votre pays serve de plate-forme aux Américains pour attaquer l’Irak ?

Ismaïl Omar Guelleh : Je dois rappeler que Djibouti est membre de la Ligue arabe et par conséquent notre position est celle des autres pays arabes. Nous sommes opposés à toute attaque de l’Irak. Nous disons aussi que toute action en dehors de la légalité internationale est inutile et dangereuse.

Afrik : Quelle est l’implication de Djibouti dans la résolution du conflit en Somalie ?

Ismaïl Omar Guelleh : Nous avons organisé une rencontre entre les différents belligérants à Djibouti. Une autre rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de la sous-région est prévue dans les tout prochains jours à Nairobi au Kenya. C’est important pour nous que la guerre cesse en Somalie.

Afrik : En février 2000, vous avez signé un accord cadre avec la rébellion armée, en l’occurrence avec le Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (Frud). Où en êtes-vous concrètement ?

Ismaïl Omar Guelleh : Nous avons rempli nos contrats avec nos frères du Frud. Les engagements pris ont été honorés. La preuve, c’est qu’ils font toujours partie du gouvernement.

Afrik : Des médias font état des nombreux viols des femmes Afars. Où en êtes-vous en ce qui concerne les droits de la Femme ?

Ismaïl Omar Guelleh : Je n’ai pas connaissance de ce que vous dites. Je ne crois pas non plus que des femmes Afars soient violées dans mon pays. Les droits de la Femme sont reconnus à Djibouti. Nous avons un ministère de la Femme, c’est vous dire si les droits de la Femme nous tiennent à coeur.

Afrik : Sur le plan économique, Djibouti n’attire pas beaucoup les investisseurs étrangers. Quels sont ceux qui investissent chez vous ?

Ismaïl Omar Guelleh : C’est vrai. L’investissement direct étranger n’est pas assez consistant à Djibouti. Nous essayons de remédier à ce problème. Une stratégie de promotion des investissements sera établie au cours de l’exercice 2003. Elle va jeter les bases d’un processus de développement des investissements.

Afrik : Où en êtes-vous dans la rénovation de l’axe ferroviaire Addis-Abeba-Djibouti ?

Ismaïl Omar Guelleh : Nous avons bénéficié d’un financement de l’Union européenne. Dans les prochains jours, nous allons lancer un appel d’offres. Si tout se passe comme prévu, la ligne sera terminée dans deux ans.

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