Le clergé catholique ivoirien veut jouer les médiateurs


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Le clergé catholique ivoirien va entreprendre, dès la semaine prochaine, une série de consultations avec des responsables de la société civile et des formations politiques afin d’éviter les tensions susceptibles d’hypothéquer le processus de paix en Côte d’Ivoire.

L’implication des évêques ivoiriens dans la gestion de la crise qui secoue leur pays a, en fait, débuté mercredi 6 décembre, quand le Cardinal Bernard Agré, à la retraite, et les membres de la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire ont rencontré le président Laurent Gbagbo.

« La patrie est malade, il ne faut pas se battre au chevet de la mère malade et il ne faut pas prêter l’oreille aux ennemis extérieurs qui veulent du mal à la Côte d`Ivoire. Il faut que nous nous entendions, que les hommes politiques s`entendent pour rejeter les intérêts égoïstes, pour rejeter les faux prophètes de l`extérieur et pour chercher le gain de la nation », avait déclaré le porte-parole du clergé ivoirien, Mgr Barthélemy Djabla, à l’issue de cette audience.

Dans la même foulée, les évêques ivoiriens ont mis à profit la commémoration du 13ème anniversaire de la mort du premier président ivoirien, Félix Houphouët Boigny, le 7 décembre à Yamoussoukro (centre, capitale politique ivoirienne), pour rencontrer le Premier ministre Charles Konan Banny qui s’y est retranché depuis le début de son bras de fer avec le président Gbagbo au sujet de la réintégration des responsables administratifs mis en cause dans l’affaire des déchets toxiques déversés en août à Abidjan.

Création de 60 nouveaux tribunaux

Par ailleurs, le cabinet du Premier ministre Charles Konan Banny a annoncé, samedi, la reprise des audiences foraines à compter du 18 décembre prochain, avec création de 60 nouveaux tribunaux venant s’ajouter aux 147 existants.

Selon un communiqué rendu public à Abidjan, ces nouveaux tribunaux, créés par des décrets signés par le président Laurent Gbagbo, pourront délivrer entre autres pièces d’identité, des certificats de nationalité à ceux des Ivoiriens qui en feront la demande, en conformité avec les lois en vigueur. Ce point constitue la pomme de discorde entre l’opposition et le pouvoir.

Lancées en juillet 2006, les audiences foraines qui visaient plus de trois millions de personnes âgées de 13 ans révolus, avaient été bloquées voire suspendues à l’issue des troubles et des affrontements entre l’opposition et les partisans du président Gbagbo.

Ces derniers, qui avaient dénoncé la procédure de délivrance des certificats de nationalité aux demandeurs et dit craindre que le document soit délivré à ceux qui n’en ont pas le droit, ont de nouveau, ce week- end et par la voix du président du Front populaire ivoirien (FPI, parti présidentiel), M. Affi N’Guessan, contesté au Premier ministre Konan Banny le pouvoir de relancer la reprise des audiences foraines, pourtant cruciales pour l’établissement des listes électorales.

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