Le Comité international d’accompagnement de la transition en RD Congo (CIAT) a exhorté mardi, la presse congolaise « à faire preuve de retenue dans la publication de résultats partiels faisant croire à l’élection de certains candidats au détriment d’autres sur la base d’estimations ».
Le CIAT, qui s’était réuni en session extraordinaire « pour
examiner la question préoccupante de l’exploitation abusive par certains médias et acteurs politiques de résultats partiels et incomplets des élections du 30 juillet », a fait savoir que « cette exploitation sème le trouble dans l’esprit des citoyens et pourrait porter atteinte à l’ordre public ».
« Tout résultat, à ce stade, ne peut donc qu’être partiel et
incomplet et ne saurait représenter davantage qu’une tendance partielle », fait savoir le communiqué rendu public par le CIAT.
Il explique, par ailleurs, que les résultats individuels des 50.000 bureaux de vote sont en train d’être acheminés vers les 62 centres locaux de compilation des résultats de la Commission électorale indépendante (CEI), où ils seront consolidés avant publication ».
Le CIAT, qui relève que « cette opération technique de
consolidation est toujours en cours en présence des témoins des partis politiques et des observateurs électoraux, rappelle à tous ceux qui publient les tendances relevées dans les bureaux de vote que la publication des résultats provisoires des élections est de la compétence exclusive de la CEI ».
Le CIAT se joint ainsi à une déclaration de la CEI et de la Haute autorité des médias publiée le même jour et invitant la presse et les acteurs politiques à la retenue.
A ce effet, le CIAT qui est composé des cinq pays membres
permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie), de la Belgique, du Canada, de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Gabon, de la Zambie, de l’Union européenne, de l’Union africaine et de la Mission de l’ONU en RDC (MONUC), demande plutôt à la CEI de « tenir l’opinion publique régulièrement informée sur l’avancement des opérations de consolidation des résultats des scrutins du 30 juillet ».
On rappelle qu’une forte controverse s’installe de plus en plus dans l’opinion congolaise au sujet du score des candidats à la présidentielle, au fur et à mesure des dépouillements partiels des bureaux de vote et avant même que ceux-ci ne soient consolidés par les centres de dépouillement.
Ces scores sont établis par les médias et les acteurs politiques suivant leur appartenance au camp de tel ou tel candidat.
Le challenge de cette élection présidentielle pluraliste, la première du genre en RD Congo (ex-Zaïre) depuis l’indépendance du pays en 1960, se joue essentiellement entre Joseph Kabila, le président sortant et son vice-président, Jean-Pierre Bemba, divisant le pays en deux entre l’Est, prétendu massivement favorable au premier et l’Ouest au second.