L’Afrique y va doucement mais elle prend le chemin. Celui qui mène à la démocratie. Le Secrétaire général de l’Union africaine ne s’est pas trompé dans son diagnostic en disant que la société civile doit s’impliquer dans le Continent. De force si c’est nécessaire. Pacifiquement.
La multiplication des ONG et des associations en Afrique montre les limites des Etats dans la gestion du quotidien. En palliant les défaillances des autorités dans l’éducation, la santé… ces organisations prouvent que des citoyens peuvent se réunir, travailler ensemble, aux côtés de l’Etat -et quelquefois contre lui. Elles démontrent aussi qu’une démocratie participative est possible même avec des régimes totalitaires.
Au Bénin, au Burkina, au Niger… l’Etat a déserté depuis longtemps le domaine social sous les injonctions des bailleurs de fonds. L’économie et même la politique alternative demeurent l’unique voie possible. Inventer pour ne pas subir. La forte présence des Organisations non gouvernementales et des associations citoyennes permet de combler des besoins vitaux pour la population. Une démarche sociale qui n’implique pas une vision apolitique. Les ONG qui se battent contre la déforestation au Cameroun ou une association qui lutte pour la démocratisation de l’Internet au pays de Ben Ali ont forcément des répercussions politiques. C’est la politique de demain qui se crée sous nos yeux. Celle de la participation des citoyens pour prendre en charge leur sort.
L’univers est mon village. Commencer à transformer son village avant de vouloir faire la révolution continentale. La démocratie locale dispose d’un tapis royal pour arriver à ébranler le haut de la pyramide : la base, le peuple. C’est pour cela que les Etats voient d’un mauvais oeil ces fourmis de citoyens qui refusent leur statut de sujet. Et c’est pour cette raison qu’ils seront amenés, tôt ou tard, à réviser leurs leçons démocratiques. Apprendre à respecter le citoyens. Les ONG ont commencé leur long et pénible travail, aux Etats africains d’entendre enfin leurs citoyens. Une Afrique alternative est possible, elle a pour capitale Démocratie.