Un vote démocratique. Pas d’irrégularité, ni d’urnes bourrées. Un vote, une voix. Et l’on ne connaît même pas l’heureux élu après les résultats du premier tour. C’est arrivé, chez nous, au Mali.
En Afrique. Un pays pauvre, enclavé. Un pays fier de sa démocratie. Comme il y en a peu en Afrique. Trois pour être précis. Mali, Sénégal et Afrique du Sud. Trois bons élèves. C’est peu, très peu. Mais d’autres y viennent. Doucement. Le chemin de Bamako, même s’il s’annonce ardu pour les régimes totalitaires ou peu démocratiques, est à sens unique. Une fois engagé, il est difficile de faire machine arrière.
Sur la route de Bamako, on apprend qu’on peut être pauvre mais digne, en voie de développement et démocrate. On découvre que la démocratie se conjugue très bien en Afrique. Qu’il est possible de sortir des dictatures, déguisées ou déclarées. Oui, le Mali donne des leçons de transparence, de bonne gouvernance, à ses voisins, mieux lotis que lui économiquement. Il est loin, très loin, le temps de Moussa Traoré. Bamako a su faire sa révolution. Et ce n’est sûrement pas un hasard si le chef de l’Etat malien est reçu dans toutes les capitales du monde alors que ses collègues font l’antichambre des chancelleries.
Le Mali peut s’enorgueillir de sa presse indépendante. Avec des moyens dérisoires, elle participe à l’élan démocratique. Qu’elle soit partisane ou neutre, elle est un symbole de la liberté retrouvée. Une liberté chèrement acquise. Un pays qui laisse ses journalistes travailler en toute liberté n’est pas pauvre. Si les indices économiques ne sont pas favorables à Bamako, où le revenu moyen par habitant ne dépasse par 250 dollars, l’indicateur démocratique a de quoi faire rougir bien des pays africains. C’est aussi cela la richesse d’un pays. Merci pour cette leçon. Ces leçons.