Baba Laddé, le chef du Front populaire pour le redressement (FPR), rébellion tchadienne qui sévit dans le Nord de la Centrafrique, est rentré mercredi à N’Djamena, la capitale du Tchad. Le leader rebelle s’est rendu dimanche aux autorités centrafricaines après avoir été porté disparu pendant plusieurs mois.
C’est tout de noir vêtu que Baba Laddé, Abdel Kader de son vrai nom, est arrivé mercredi à N’Djamena, la capitale tchadienne. Le chef du Front populaire pour le redressement (FPR), rébellion tchadienne qui sévit dans le Nord de la Centrafrique, était accompagné de quatre de ses compagnons, des officiels de l’ONU, des ministres centrafricains de la Défense et de la Sécurité et du médiateur de la République centrafricaine. Il a été reçu par le ministre tchadien de la Sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir.
Baba Laddé a assuré être rentré dans son pays sans conditions. « Je n’ai aucune revendication politique », a affirmé l’ancien officier de la gendarmerie tchadienne. Porté disparu depuis plusieurs mois, il s’est rendu dimanche aux autorités centrafricaines. Son mouvement avait été très affaibli suite à une grande opération militaire des forces tchado-centrafricaines au début de l’année 2012. Le Tchad et la Centrafrique avaient en effet joint leurs forces pour combattre les rebelles du FPR, détruisant leurs bases. L’effectif de la rébellion serait ainsi passé de mille à une centaine d’hommes, selon la BBCAfrique.
N’Djamena prise au dépourvu
N’Djamena, qui a appris la nouvelle lundi matin, a été prise de court par la décision du leader du FPR de déposer les armes pour rentrer dans son pays. Une réunion de crise a été organisée par le Premier ministre, qui a finalement confié l’affaire au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir. Un choix loin d’être un hasard. Ce dernier connait très bien la Centrafrique. Désormais, les différents acteurs concernés par le dossier vont devoir trouver un terrain d’entente pour le regroupement des éléments du FPR qui a déstabilisé le Nord de la Centrafrique.
Baba Laddé met donc fin à une décennie de rébellion armée contre le Tchad. Selon de multiples observateurs, la reddition du chef rebelle est loin d’être une surprise. Il aurait déjà déclaré, il y a quelques temps, son intention d’engager des pourparlers de paix avec le pouvoir tchadien. Né en 1970 dans le Sud du Tchad, il s’est engagé dans cette lutte armée en 1998. Son objectif était de déstabiliser le régime du président tchadien Idriss Deby, afin de réunir les peuples Fulani.