Le groupe russe Wagner est accusé de prédation au Mali. Le général Laurent Michon, commandant de la force française Barkhane, a comparé la stratégie du groupe paramilitaire russe à celle d’un trafiquant de drogue.
Lors d’une conférence de presse, tenue ce jeudi 21 juillet 2022, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le général Laurent Michon, commandant de la force française Barkhane, a révélé que «le code minier au Mali a changé», ajoutant : «désormais, un certain nombre de dispositions ont été prises pour exploiter trois sites d’or par Wagner. Cela s’appelle de la prédation sonnante et trébuchante».
«Cela veut dire que, désormais, il va falloir commencer à payer», poursuit le chef de la force Barkhane. Un paiement aux mercenaires russes, dont l’effectif est devenu pléthorique. Selon Laurent Michon, les paramilitaires de Wagner sont «un peu plus d’un millier d’hommes, déployés en six mois au fur et à mesure, au centre du Mali et à l’Est». Le chef de Barkhane va plus loin, accusant le groupe d’utiliser le principe du dealer de drogue.
Selon le gradé, Wagner a d’abord offert «une première dose gratuite au Mali», ce qui n’est autre que ce que le groupe russe a qualifié de «protection contre les méchants Français». Ce qui, d’après le gradé, a donné des résultats rapides. «Dans le centre du Mali, ils ont fait 200 prisonniers, tous exécutés dans la foulée. C’est du résultat rapide de mercenaires», a ajouté le patron de Barkhane, faisant allusion au massacre de Gossi.
Le général Laurent Michon a toutefois tenu à préciser que l’arrivée de Wagner n’a rien à voir avec la décision de retirer la force Barkhane du Mali. Selon lui, «la fuite en avant de Bamako, aux expressions de nous voir partir sans délai», justifie ce retrait de la force française du Mali. Le gradé français a toutefois précisé que «l’intention de rester en soutien demeure selon des schémas différents, à géométrie variable, mais toujours en coordination avec les armées des pays qui en font la demande».
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