L’Ouganda a remis en vigueur l’interdiction des châtiments corporels dans les écoles et les collèges, pour freiner une série de blessures subies par les élèves ces derniers temps. En cas de transgression « les coupables seront tenus criminellement responsables de leurs actions », explique la circulaire du ministère de la Jeunesse.
Par Panapress
Il y a deux semaines, un instituteur aurait corrigé une de ses élèves jusqu’au bord de la paralysie, tandis que cinq élèves du secondaire de la ville d’Arua, à quelque 500 km au nord-ouest de Kampala, étaient également hospitalisés après avoir été châtiés par leurs enseignants.
Dans une récente circulaire, le directeur de l’Education au ministère de la Jeunesse et des Sports, John Mbabazi, indique que « le châtiment corporel des élèves des écoles et collèges doit cesser sur-le-champ. Cette interdiction s’applique aussi à toute autre forme de punition ou acte qui pourrait causer des blessures, des dégâts, la dégradation du corps humain ».
Les coupables seront tenus criminellement responsables
« L’usage du bâton comme mesure de discipline ne sera plus autorisé dans les écoles et collèges, mais aussi au niveau de la maternelle et du jardin d’enfant » précise la circulaire adressée aux chefs d’établissement du primaire et du secondaire, aux institutions tertiaires, collèges et écoles polytechniques, avec copie au Premier ministre, aux membres du gouvernement, aux députés, aux secrétaires permanents, aux commissaires de district et aux responsables des collectivités locales.
La nouvelle circulaire exige des enseignants d’enregistrer toute mesure disciplinaire dans un livre des punitions, en indiquant le type d’offense, la punition, l’autorisation et des renseignements détaillés sur la personne qui administre la punition de sorte qu’un registre soit tenu. « Dans le cas où ces directives sont ignorées, ou violées, les coupables seront tenus criminellement responsables de leurs actions. Ils devront faire face à la loi », prévient la circulaire. Les châtiments corporels avaient été abolis en Ouganda dans les années 1990, après qu’un instituteur avait battu son élève jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais cette interdiction a toujours été violée. « Même l’usage des mains a parfois causé des incapacités aux victimes », a déclaré M. Mbabazi, lors d’une interview accordée au quotidien d’Etat « New Vision ».