L’Afrique a soif
L’Afrique a soif : du Maroc, où l’absence de pluie fait mathématiquement chuter la croissance du produit intérieur brut (PIB) de près de 3 points, en année pleine, grillant par exemple sur pied les champs de céréales de la région de Meknès, jusqu’à l’Ethiopie, à l’autre bout du continent, où les maigres troupeaux des paysans sont décimés, et où, comme le disait récemment une responsable de la FAO, » lorsqu’il ne reste plus de bêtes, ce sont les hommes qui commencent à mourir « .
Les ressources en eau de la planète sont terriblement, tragiquement, mal partagées : alors que le minimum décent d’eau nécessaire à la subsistance d’un être humain a été évalué (les besoins de l’agriculture compris) à 1700 mètres cubes par an et par personne, les quantités d’eau disponible en Mauritanie sont d’environ 180 mètres cubes par an et par personne. Une année de sécheresse et de réchauffement fait tomber cette ressource encore plus bas…
La gestion collective de l’eau sera l’un des défis cruciaux du siècle qui s’ouvre : le chameau regarde le ciel, il faudra aussi qu’il apprenne à scruter les nappes phréatiques, à analyser les équilibres climatiques, et les évolutions qui les affectent, à jeter les bases d’un dialogue international, bassin hydrique par bassin hydrique, sur l’exploitation des moyens d’approvisionnement en eau…
Les prières des rogations, qu’elles soient organisées au nom d’Allah ou en celui du Christ, devraient rapidement laisser la place aux calculs des ingénieurs et aux accords des diplomates… Car la soif réclame autre chose que la foi…
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