Président Directeur Général de la Banque Mauritanienne pour le Commerce International, Moulay Abbas est également le Président du Comité de pilotage du Challenge Sidi Mohamed Abbas, qui porte le nom de son défunt père. Il nous présente la genèse du projet, les valeurs du Challenge ainsi que les possibilités de développement futures.
Le challenge est ce qu’on peut appeler après quatre éditions un succès. Les élèves que nous avons rencontrés, les dirigeants du football national parlent d’un véritable apport à la société. Avec le recul, comment vous est venue de l’idée de créer cette compétition ?
Ça a été décidé un peu au hasard. Lors d’une réunion avec l’équipe marketing (de la BMCI ndlr) il y a quatre ans, on se demandait ce qu’on pouvait faire pour mettre en avant l’image de la banque auprès d’une jeune clientèle. On a pensé à un challenge de foot, qui a très bien marché. C’est devenu ensuite un projet plus personnel. La banque a financé les deux premières éditions et j’ai ensuite voulu rendre hommage à mon père, disparu il y a dix ans en renommant le challenge de son nom « Sidi Mohamed Abbas ».
Le Challenge s’appelait effectivement Challenge BMCI à ses débuts. A quel moment s’est décidé le changement de nom et la réappropriation familiale du projet ?
Le changement est arrivé lorsque le projet est arrivé à maturité. Je ne voulais faire le changement que lorsque l’équipe serait bien rôdée, le concept finalisé. Et au bout de deux éditions, l’équipe était rôdée, le logiciel de traitement des compétitions finalisé, j’ai estimé qu’on était prêt pour le changement de nom.
Pourquoi une compétition de foot, vous qui êtes plus attiré par d’autres sports ?
Le foot n’est effectivement pas mon sport favori, mais c’est le sport numéro un en Afrique, c’est celui que tous les jeunes peuvent pratiquer. C’est donc le vecteur de communication par lequel on peut apporter quelque chose à la société. Notamment, les valeurs qu’on voulait véhiculer de travail d’équipe et d’honnêteté morale et intellectuelle. Par exemple, on est passé de cinq cents cas de fraude sur les joueurs à moins de vingt cette année. On a montré aux gens qu’on était intraitable et inflexible sur le respect des règles. Ce sont des valeurs qu’on devrait véhiculer à tous les jeunes d’Afrique, des droits certes, mais le devoir du respect des règles.
Comment s’est déroulé le montage administratif ? Avez-vous pu avoir facilement les autorisations dont vous aviez besoin ?
J’étais président de la fédération quand on a lancé le projet. Ce qui a facilité un certain nombre de démarches. Mais on a eu un véritable soutien de l’Etat, notamment au niveau des autorisations dont on avait besoin.
Nous avons vu des enfants vous remercier pour leur avoir donné de l’espoir et pour certains, une motivation pour aller à l’école. Ressentez-vous cet aspect des choses et l’influence qu’a pu prendre le tournoi ?
Pour moi, le sport c’est quelque chose de structurant. En plus dans un domaine scolaire. Puisque les enfants passent plus temps, font plus de la moitié de leur éducation au niveau de l’école avec leurs camarades, professeurs et dans le cadre du Challenge, avec leurs entraîneurs et directeurs sportifs. Le football et le sport en général ont un rôle social très important en Afrique.
On sait que le challenge va avoir une compétition intellectuelle à partir de cette année. Mais sur le plan sportifs, quels sont les développements prévus pour la compétition ?
Mon rêve est de voir le challenge répliqué sur d’autres pays de la sous-région. Nous sommes actuellement dans un cycle où nous avons commencé à démarcher les sponsors. Nous souhaitons une autonomie du Challenge dans les trois-quatre ans. Une fois que nous aurons atteint ce niveau de maturité, nous pourrons alors dupliquer le tournoi sur des pays comme le Sénégal, le Mali ou le Niger.
La finale 2009 du Challenge Mauritanien aura lieu le 4 avril 2009
Voir le site du du Challenge Sidi Mohamed Abba