Le Carnaval de Rio célèbre l’Afrique


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L’Afrique a été honorée par trois des treize écoles de samba qui ont défilé lundi soir au Carnaval de Rio. Beija Flor a célébré le métissage du peuple brésilien, Salgueiro les reines Candaces du bassin du Nil et Porto da Pedra l’Afrique du Sud de Nelson Mandela.

Lundi, l’Afrique s’est donnée à voir dans « la plus grande fête de la planète », comme les cariocas se plaisent à présenter le Carnaval de Rio. Trois des treize écoles qui défilent chaque année pour arracher le titre de champion du Carnaval se sont inspirées de thèmes directement liés au continent noir. La samba vient en grande partie des favelas, où vivent nombre de descendants d’esclaves africains, et les défilés respirent naturellement l’Afrique, quand bien même elle n’est pas formellement inscrite dans les « enredos », les sujets autour desquels les défilés sont construits. Au point qu’une journaliste demandait mardi à la télévision brésilienne comment les écoles allaient pouvoir faire preuve d’originalité en la prenant pour matière.

« Notre héros Mandela »

salgueiro-vrai.jpgPour se démarquer, deux GRES (Grêmio recreativo escola de samba) ont fait référence à des moments et des personnages précis de l’histoire du continent. Acadêmicos do Salgueiro a choisi la beauté et l’aventure pour surprendre le public et le jury. Huit fois championne, l’école a consacré son défilé aux « Candaces », les reines africaines qui ont régné dans le bassin du Nil trois siècles avant JC. Dans l’air de samba qu’ils fredonnent depuis plusieurs semaines, les membres du bloc de Salgueiro célèbrent avec emphase les « Mères Candaces, guerrières/ Dans la bataille… Justice et liberté/ Reines souveraines/ Fleurissant pour l’éternité ».

porta-vrai.jpgPeu habitué au groupe élite des écoles de samba, Unidos do Porto da Pedra a été plus contemporain en rendant un hommage appuyé à l’Afrique du Sud post-apartheid et à son charismatique président, Nelson Mandela, « l’intolérant “tank” des idées reçues, de l’indifférence, du cynisme et de l’égoïsme ». Dans son refrain, la samba de Porta célèbre avec emphase « Notre héros Mandela, le gentleman de la foi », avant de poursuivre « Liberté, pour l’amour de Dieu/ Liberté, à ce ciel bleu/ C’est ma terre, ma fierté/ Porto da Pedra chante l’Afrique du Sud ».

beija-flor-vrai.jpgBeija Flor, élue neuf fois championne, a visé plus large, lundi soir, en offrant un « moment précieux de souvenir pour les peuples métissés du Brésil, ce peuple qui est aussi Africain ». Un moment pour « ceux qui ont vécu l’horreur de la captivité, mais dont on n’a pas pu emprisonner l’esprit, l’âme africaine, la fibre qui lie l’individu aux ancêtres », expliquent, solennels, les commissaires artistiques de l’école.

Droits photos : Henrique Matos, sur le site de Liesa (Ligue indépendante des écoles de samba de Rio)

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