La junte au pouvoir a rencontré, lundi, au palais du peuple, à Conakry, les forces vives du pays et le Groupe international de contact sur la Guinée. L’objectif de cette rencontre, deuxième du genre, était de permettre au Groupe de contact international d’évaluer les efforts de la junte dans la marche vers l’ordre constitutionnel. Le président Moussa Dadis Camara a proposé la mise en place d’un « conseil national de transition » et « l’élargissement aux civils du CNDD » (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte), avant d’aboutir à des élections.
Notre correspondant en Guinée
D’entrée, le groupe de contact international s’est réjoui des avancées faites par la junte pour le retour à l’ordre constitutionnel. Son porte-parole, le Pr. Fall, souhaite que le président donne plus de précision à propos de la date des élections. Pour résumer ses propos, il dira: « aidez-nous à vous aider ».
Par la suite, les partis politiques, les syndicats et société civile qui s’étaient déjà concertés en vue d’harmoniser leurs vues, avaient remis leur proposition au président de la République, le Capitaine Moussa Dadis Camara. Dans ce document, les forces vives du pays réclament trois élections d’ici à la fin de cette année. A savoir, la présidentielle en décembre, les législatives en novembre et le référendum en septembre pour valider la nouvelle constitution version révisée. Sans oublier la mise en place dans un bref délai du conseil national de transition, qui aura pour mission essentielle de toiletter la constitution.
Aucune date précise retenue pour les élections
Cette proposition des forces vives a été à nouveau réitérée.
En réponse, le chef de l’Etat a réaffirmé sa volonté de respecter la volonté des forces vives en ces termes: « Je vous suis. personne ne peut s’opposer à votre volonté. » Il valide ainsi la tenue de toutes ces élections cette année. Après cette rencontre, le président a eu un tête à tête avec le groupe de contact au salon d’honneur du palais du peuple. Au sortir de ce huis-clos, le représentant spécial du secrétaire général des nations unies pour l’Afrique de l’ouest Said Djinnit dira ceci: » nous ne repartons pas déçus, mais nous sommes restés sur notre faim. Car aucune date précise n’a été donnée pour la tenue des élections. Et pourtant, la communauté internationale n’attend que ça pour aider à la mobilisation des ressources nécessaires à l’organisation des élections.
Il reste cependant à savoir si les moyens financiers et matériels permettront de respecter le calendrier proposé par les forces vives. Techniquement, c’est possible, dira Hadja Saran Daraba, une figure emblématique de la société civile, citant le président de la commission électorale indépendante. Il a ajouté, au sortir de la rencontre, la nécessité pour le président de la République »de prendre maintenant un acte. Et mieux que ça, les partis politiques et la société civile doivent travailler à sensibiliser les Guinéens pour l’inscription sur la liste électorale ».
Aux dernières nouvelles, les forces vives doivent se retrouver ce mardi 17 mars pour aménager les remarques du président Dadis Camara.