Comme il en a l’habitude, depuis trois décennies, le Cap-Vert vient de donner une nouvelle leçon de démocratie à l’Afrique de l’Ouest, une région où ce système politique est de plus en plus en peine.
Le Cap-Vert vient d’élire ce dimanche, un nouveau Président, sans tambour ni trompette. José Maria Neves du Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV), Premier ministre de 2001 à 2016, a été élu au terme du scrutin organisé hier, au premier tour. Alors que le dépouillement est effectué à 97%, il a totalisé 51.5% des suffrages exprimés contre 42.6% pour son principal challenger, Carlos Veiga, un autre ancien Premier, candidat pour le compte du Mouvement pour la démocratie (MpD), parti du Président sortant, Jorge Carlos Fonseca.
Le perdant a vite reconnu sa défaite devant les médias et félicité son adversaire qui promet d’être le Président de tous les Capverdiens, de « servir le Cap-Vert », avec « impartialité ».
Une nouvelle alternance, en toute douceur, dans cet archipel qui, après la période du parti unique, s’est bâti depuis 1990, avec l’instauration du multipartisme, une solide réputation de modèle de démocratie et de bonne gouvernance. Le pays est classé 2e selon l’indice de bonne gouvernance en Afrique de la fondation Mo Ibrahim.
Deux principaux partis se partagent avec une équité quasi mathématique le pouvoir depuis lors : le PAICV et le MpD. Depuis 1990, la liste des Présidents qui se sont succédé à la tête du Cap-Vert se présente ainsi qu’il suit :
• António Mascarenhas Monteiro du MpD : 22 mars 1991 au 22 mars 2001 ;
• Pedro Pires du PAICV : 22 mars 2001 au 9 septembre 2011 ;
• Jorge Carlos de Almeida Fonseca du MpD : 21 août 2011 à cette date où José Maria Neves du PAICV vient d’être élu pour lui succéder.
Dans une Afrique de l’Ouest où le syndrome du troisième mandat est devenu une épidémie qui se propage presque aussi vite que la pandémie du Coronavirus, l’exemple d’un pays comme le Cap-Vert fait partie des quelques rarissimes exceptions heureuses à promouvoir autant que faire se peut. Pour que l’Afrique de l’Ouest ne s’aligne pas sur le modèle des monarchies qui ne disent pas leur nom en Afrique Centrale.