Le Cameroun veut élever ses hérissons


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Pour faire face au braconnage, le ministère camerounais de l’Elevage s’engage à encourager la diffusion de l’aulacodiculture, l’élevage du hérisson. Un protocole de collaboration avec l’organisme chargé du développement d’alternatives au braconnage (Dabac) a été signé à Yaoundé en fin de semaine dernière.

L’élevage du hérisson contre le braconnage. Une formule qui fera certainement date. Après avoir utilisé sans grand succès l’arme de la répression contre les braconniers, le ministère camerounais de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) change de stratégie. Finie la dissuasion aux travers des slogans poignants et une milice spéciale quadrillant toutes les gares ferroviaires du Cameroun, place à la persuasion et la sensibilisation.

Le Minepia propose l’élevage du hérisson pour juguler la consommation sauvage de la viande de brousse. Celle-ci prend des proportions assez inquiétantes au Cameroun. Selon les experts du Minepia, la consommation de viande de brousse est fortement ancrée dans les habitudes alimentaires, aussi bien en milieu citadin qu’en zone de chasse et forestière. Elle représente près de 30 % de la viande consommée dans le pays.

Une alternative au braconnage

Le partenaire du Minepia dans cette nouvelle version de la lutte contre le braconnage est le Dabac (Développement d’alternatives au braconnage en Afrique centrale). Un protocole de collaboration a été paraphé par les deux parties vendredi dernier à Yaoundé. Le Dabac veut promouvoir la diffusion de l’aulacodiculture (élevage du hérisson), l’étude des marchés de gibier de Yaoundé et la sensibilisation des populations à gestion de la faune. Le projet est financé par le Fonds européen de développement (Fed). Il s’agit des subventions non remboursables attribuées dans le cadre des accords de Lomé et maintenant de Cotonou.

 » L’élevage du petit gibier est à la fois une alternative à considérer pour éviter d’exercer une forte pression sur le taux de prélèvement pratiqué sur le gros bétail dont les zones d’élevage ne couvrent pas l’ensemble du territoire national, et une activité aux retombées économiques intéressantes « , explique le ministre de l’Elevage, Hamadjoda Adjoudji.

Les autorités ont trente mois (la durée du protocole) pour faire changer les braconniers de fusil d’épaule.

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