Le Cameroun et l’OIM renforcent la lutte contre la traite et le trafic des personnes


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Pauline Irène Nguene et Abdel Rahmane Diop
Pauline Irène Nguene et Abdel Rahmane Diop

Après Yaoundé, le 18 mars dernier, c’était le tour de Douala, ce 16 juillet 2024, pour organiser la cérémonie de dévoilement des affiches de sensibilisation sur la traite des humains et la migration clandestine. D’où la présence, à l’aéroport international de Douala, de Pauline Irène Nguene, ministre camerounaise des Affaires sociales, qu’accompagnaient son homologue des Transports, Massena Ngale Bibehe, Abdel Rahmane Diop, chef de mission de l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) au Cameroun, et d’un imposant parterre de personnalités.

« Cette  campagne lancée, ce matin, dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Douala, et qui va s’étendre dans les lycées, collèges et écoles primaires, intervient au lendemain du message du chef de l’État à la jeunesse, le 10 février 2024. Dans ce message, le chef de l’État rappelait aux jeunes, les dangers de l’immigration clandestine. Parmi ces dangers, figuraient en bonne place, deux fléaux impitoyables : la traite et le trafic illicite des migrants, qui à défaut de leur ôter la vie, réduisent les victimes à l’esclavage », indiquait Pauline Irène Nguene, ministre des Affaires sociales.

« Pour contribuer à l’éradication de ces pratiques, une ligne d’assistance a été ouverte. Elle est accessible via le numéro vert 1503 opérationnel 24h/24 et d’une plateforme pour signaler les cas suspects », conclut-elle. Selon Abdel Rahmane Diop, chef de mission de l’OIM au Cameroun, « les statistiques sont alarmantes : 50% d’enfants, 46% de femmes et 19% d’hommes sont affectés par ces fléaux à l’échelle mondiale ». « Nous allons soutenir cette initiative du gouvernement Camerounais, pour lutter contre la traite des êtres humains et le trafic illicite des migrants », ajoute-t-il.

Analyser à fond le problème de l’immigration

« L’initiative est louable. Mais, les autorités ont-elles analysé le problème d’immigration à fond ? Qu’est-ce qui pousse les jeunes à fuir leur pays ? Quand on sait qu’autrefois, les Camerounais, surtout les boursiers, à la fin de leurs études, rentraient au bercail et étaient immédiatement recrutés, sans distinction de tribu, de chapelle politique ou religieuse, sans  parrainage. C’était aussi le cas des sportifs, qui, à la fin de la compétition, rentraient avec joie. Leurs passeports n’étaient pas non plus confisqués à l’arrivée aux pays qui abritaient les compétitions. Mais de nos jours, tout a complètement changé. Pour une compétition où plus de vingt sportifs camerounais sont attendus, il n’y a moins de sept qui représentent tout un pays. Des fois, c’est le voyage qui est simplement annulé. Est-ce pour manque de moyens financiers ? Est-ce par peur que les sportifs entrent dans les « cisongo » (en brousse) ? », s’insurge la matriarche Félicité N.

« Comme solutions pour résoudre ces fléaux, je suggère : le financement des projets à taux d’intérêt réduit ; l’assainissement du climat des affaires ; encourager les Camerounais de la diaspora à investir au pays ; la création des industries de transformation, de montage, etc ; la construction des routes, afin de faciliter l’écoulement des produits agricoles ; lutter contre la fraude sous toutes ses formes ; mettre fin aux coupures intempestives d’eau et d’électricité; faciliter l’accès aux terres ; lutter efficacement contre le favoritisme, le tribalisme , la corruption, et la délinquance juvénile; le respect scrupuleux de la méritocratie, des règles démocratiques, et de la constitution ; l’alternance pacifique à la tête du pays ; … », ajoute-t-elle.

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