Le Cameroun va envoyer trois mille soldats dans l’extrême-nord camerounais. Cette zone, frontalière du Nigeria, est considérée comme étant une base arrière du groupe Boko Haram. Lundi 26 mai, le groupe islamiste a lancé une nouvelle attaque contre des forces armées dans la région, faisant au moins 31 morts. Cette intervention camerounaise est une des premières opérations concrètes sur le terrain depuis le sommet de l’Elysée, à Paris.
Le Cameroun va déployer quelques 3 000 soldats à sa frontière avec le Nigeria, dans l’extrême-nord camerounais. Cette zone est parfois considérée comme étant une base du groupe islamiste Boko Haram, même si pour le ministre camerounais de la Défense « cette zone ne constitue certainement pas une base arrière de Boko Haram ».
Le principal objectif du Cameroun ne serait donc pas de combattre Boko Haram sur son sol, mais de faire barrage ou d’intercepter des éléments du groupe islamiste qui tenteraient de se réfugier sur le sol camerounais, rapporte RFI. Le sommet de l’Elysée, en France, il y a dix jours, voit enfin des interventions concrètes et précises apparaître sur le terrain.
Cela laisse présager une opération militaire du Nigeria, car le gouvernement camerounais n’a nullement l’intention de passer la frontière nigériane. A Yaoundé, capitale camerounaise, on met en avant le principe de simultanéité des opérations en accord avec le sommet parisien. « Les accords que nous avons convenus avec le Nigeria consignent chaque pays dans son territoire, avec des échanges d’information et simultanéité des opérations », rappelle Issa Tchiroma Bakary, porte-parole du gouvernement camerounais.
Tout cela n’a pas semblé inquiéter le groupe Boko Haram qui, lundi soir, a mené une opération contre les forces de l’ordre à Buni Yadi, dans Etat de Yobe, à l’extrême nord du Nigeria. Près de 31 morts dont 17 militaires et 14 policiers sont à déplorer, selon un bilan donné par l’agence Reuters.