Après le maquereau, le gaz et l’eau, c’est le sucre qui a disparu des marchés. L’absence de stocks et des capitaux nécessaires pour les constituer sont pointés du doigt.
De notre correspondante
Les ménagères sont au bord de la crise des nerfs. Elles font le tour des stations de service, des magasins et dépôt de gaz habituel sans succès. « Il n’ya pas de gaz domestique » entend-on dans les différents lieux de distribution du gaz. La flambée des prix est également au rendez-vous. La bouteille de gaz de 6 000 Fcfa est vendue à 7000 Fcfa voire plus. L’une des solutions de rechange est semble-t-il, le retour au feu de bois traditionnel. Une pratique difficile pour les habitants des immeubles.
La pénurie de gaz n’est pas la seule dont souffrent les Camerounais. Le maquereau également était absent des étales et congélateurs des marchés de Yaoundé et Douala. Après près de trois semaines de disparition, il a timidement refait surface mais à un prix exorbitant pour les ménages moyens. De 600 Fcfa le kilogramme, il est passé à 1000 voire 1200 Francs le kilo, selon la qualité et la provenance.
Pour David Tsegue, délégué régional du commerce pour le Littoral, « cette pénurie est due à l’absence de stocks de sécurité pour éviter la crise du maquereau ». Le Cameroun manque d’espaces pour conserver les stocks et de capitaux pour acheter d’importantes quantités de poisson dont une partie aurait pu être gardée pour attendre la période de repos international des pêcheurs.
L’approvisionnement en sucre et en eau toujours problématique
Si la solution des capitaux et des stocks est envisagée pour le maquereau, il n’en est rien pour le sucre. Alors qu’il fait des apparitions intermittentes dans les marchés et les grandes surfaces, le sucre semble pourtant disponible selon les responsables du ministère du commerce. Les villes sont indifféremment servies. A Yaoundé, le sucre se fait de plus en plus rare. Tandis qu’à Douala, on annonce l’arrivée au port d’une cargaison de 8 000 tonnes venant du Brésil. Cette pénurie est assez répandue et la flambée des prix colossale. On est passé de 600 francs Cfa à 1000 francs Cfa le kilo. De plus, les plus nantis veulent parfois acheter plusieurs kilogrammes pour faire des stocks en prévision d’éventuelles pénuries. Mais les responsables des magasins ont des consignes strictes : ne pas vendre plus de 2 kilos de sucre par client.
Si les pénuries de gaz et de sucre semblent en voie d’être maitrisées, ce n’est pas le cas de l’eau. Une denrée devenue très rare dans la capitale camerounaise. Dans certains quartiers, les habitants passent de nombreux mois sans voir l’eau sortir du mur. Ils vivent d’eau de puits et des rivières situés aux alentours des habitations. D’autres font le tour des quartiers à la recherche du précieux liquide. D’autres encore ont le privilège de passer des nuits blanches pour pouvoir recueillir de l’eau qui ne coule qu’entre 2 et 4 heures du matin.