Zouhair Yahyaoui, alias Ettounsi, créateur du site TUNeZINE, croupit dans la prison tunisienne de Borj el Amri depuis cet été. Des conditions de détention extrêmement dures ont fortement dégradé son état de santé. Une campagne s’organise pour que le jeune webmaster soit libéré.
Zouhair Yahyaoui, fondateur et animateur du site d’informations TUNeZINE, a été condamné le 10 juillet dernier par la Cour d’appel de Tunis à deux ans de prison. Sous les actes d’accusations fallacieux de » propagation de fausses nouvelles » et » d’utilisation frauduleuse de moyen de communication « . Traduction : la plume de Zouhair Yahyaoui n’a jamais été du goût du régime Ben Ali.
Zouhair créé son site en juillet 2001 et, sous le pseudonyme d’Ettounsi, diffuse la Lettre ouverte que le juge Mokhtar Yahyaoui, son oncle, vient d’adresser au président Ben Ali pour dénoncer l’absence totale d’indépendance du pouvoir judiciaire en Tunisie. Rédigés le plus souvent en arabe dialectal, d’un humour mordant, les écrits de l’équipe TUNeZINE dérangent le pouvoir. Zouhair est arrêté le 4 juin 2002.
Conditions de détention inhumaines
Alors que la demande de recours en cassation n’a toujours pas reçu de réponse de la part des autorités tunisiennes, le jeune webmaster croupit en prison, à Borj el Amri (30 km de Tunis). Depuis deux semaines, il souffre d’une bronchite et d’un abcès dentaire extrêmement douloureux. » Il a fait une journée de grève de la faim cette semaine et il a fini par voir un dentiste qui lui a donné des antibiotiques « , explique Sophie, sa petite amie. » Mais il ne sera opéré qu’après le ramadan, pour des raisons qui restent obscures. » Comme ses co-détenus, Zouhair n’a pas échappé à la gale, due au manque d’hygiène criant de sa cellule. » Il n’a pas d’eau quand il veut, pas de livres, pas de courrier. La bibliothèque de la prison lui a envoyé une seule fois de la lecture…des livres pour enfants. »
Deux fois par semaine, sa mère lui porte un couffin de nourriture, qui, au début, ne lui parvenait jamais. Autre problème : le manque de place. » Il n’y a pas d’espace entre les matelas des prisonniers. Ils ne peuvent pas circuler. Pendant deux semaines Zouhair est resté couché, sans plus sortir de sa cellule, sans avoir rien à faire d’autre que souffrir. La prison est une véritable entreprise de destruction. »
Le seul réconfort du créateur de TUNeZINE est de savoir que des internautes du monde entier se sont intéressés à son sort et ont signé la pétition qui demande sa libération. Une campagne se met en place, épaulée par le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT). Une mobilisation loin d’être virtuelle.
Signer la pétition.
Comité pour la Libération d’Ettounsi
e-mail : contact@tunezine.com
Visiter le site.
Lire aussi
TUNeZINE vivra !