L’investiture de Donald Trump, le 21 janvier 2025, a été un événement marquant pour les États-Unis et pour plusieurs pays à travers le monde. Cependant, parmi les dirigeants africains, seuls deux Présidents subsahariens ont pris l’initiative de féliciter Trump pour son retour à la Présidence : Cyril Ramaphosa, Président de l’Afrique du Sud, et Evariste Ndayishimiye, Président du Burundi. Leur démarche témoigne de l’importance stratégique qu’ils attachent à renforcer leurs relations bilatérales avec les États-Unis sous ce nouveau mandat.
L’Afrique du Sud : un partenariat stratégique renforcé
Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a utilisé la plateforme X (anciennement Twitter) pour adresser ses félicitations à Donald Trump. Il a exprimé son désir de « poursuivre le partenariat étroit et mutuellement bénéfique » entre les deux nations, soulignant l’importance des relations entre l’Afrique du Sud et les États-Unis. En tant que leader du pays qui assure depuis le 1er décembre 2024 la présidence tournante du G20, Ramaphosa a aussi indiqué l’intérêt de l’Afrique du Sud pour une coopération renforcée avec Washington, notamment dans le cadre de ce sommet majeur qui se tiendra en novembre 2025.
La participation de Trump à cet événement serait un moyen d’approfondir les discussions sur des sujets clés, comme le commerce, l’énergie et les investissements. L’Afrique du Sud, en tant que principale économie d’Afrique subsaharienne, cherche à élargir ses partenariats économiques et diplomatiques avec les grandes puissances mondiales. La coopération avec les États-Unis est essentielle pour Johannesburg, surtout dans des domaines comme la lutte contre le changement climatique, la promotion de la paix et la sécurité régionale, ainsi que les initiatives économiques visant à stimuler le commerce et l’investissement.
Le Burundi : renforcer les liens durables
Le Président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, a également adressé ses félicitations à Donald Trump. Il a exprimé son espoir de renforcer les « liens durables » entre le Burundi et les États-Unis. Bien que le Burundi ne soit pas souvent sous les projecteurs dans les relations internationales, cette déclaration marque un tournant dans la volonté de ce petit pays d’Afrique de l’Est de rétablir et renforcer ses relations avec Washington.
Le Burundi a traversé des périodes de turbulences politiques et sociales au cours des dernières années, mais avec ce geste, Ndayishimiye signale son désir de stabiliser les relations extérieures du pays et de profiter des opportunités économiques et diplomatiques offertes par les États-Unis. Les États-Unis, de leur côté, ont toujours encouragé la démocratisation et la stabilité en Afrique de l’Est, et une collaboration renforcée avec le Burundi pourrait ouvrir de nouvelles pistes de coopération, en particulier dans les domaines de l’aide au développement, de la gouvernance et des droits de l’homme.
Relations étroites avec certains pays africains
La démarche des Présidents sud-africain et burundais s’inscrit dans un contexte plus large de relations entre les États-Unis et l’Afrique. Le continent africain est une région d’une importance stratégique croissante pour les États-Unis, notamment en raison de ses ressources naturelles, de son rôle dans la sécurité mondiale et de son potentiel économique. Les États-Unis ont traditionnellement entretenu des relations étroites avec certains pays africains comme le Nigeria, le Kenya, l’Égypte ou l’Algérie, mais les pays subsahariens ont, dans l’ensemble, abordé la réélection de Trump avec une certaine réserve.
Les Présidents de l’Afrique du Sud et du Burundi se distinguent donc par leur volonté affichée de renforcer les liens avec Washington, un choix qui peut être perçu comme une volonté de diversifier leurs partenariats internationaux tout en maintenant une position favorable face aux États-Unis. Dans le même temps, d’autres pays africains, en particulier ceux de l’Afrique de l’Ouest, restent plus prudents vis-à-vis de la politique américaine, en raison des préoccupations liées aux priorités géopolitiques de Trump, notamment son approche envers l’Afrique et sa position sur les enjeux environnementaux.
L’Afrique dans la politique étrangère de Trump
Sous la présidence de Donald Trump, les relations des États-Unis avec l’Afrique ont été marquées par une approche plus transactionnelle. Alors que l’administration Obama avait mis l’accent sur des initiatives de coopération pour le développement et des engagements multilatéraux, Trump a privilégié des politiques économiques axées sur l’Afrique, notamment à travers des accords commerciaux bilatéraux et des investissements dans les secteurs de l’énergie et de l’infrastructure.
De plus, son approche de la lutte contre le terrorisme a également influencé les relations avec des pays comme le Nigeria, le Somalie ou le Mali. La réélection de Trump en 2024 pourrait indiquer la volonté de renforcer ces partenariats économiques tout en insistant sur la nécessité de coopération en matière de sécurité. Les pays africains qui cherchent à diversifier leurs relations, comme l’Afrique du Sud et le Burundi, pourraient jouer un rôle important dans cette dynamique.